Mobile money : le top 5 des pays africains les plus actifs

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En se basant sur le rapport « State of the Industry Report on Mobile Money 2022 » de l’Association mondiale des opérateurs de téléphonie (GSMA), l’étude de Boston Consulting Group et les analyses de la Banque mondiale, Makers Africa vous livre son top 5 des pays africains les plus actifs dans le domaine du mobile money.

A l’échelle planétaire, le nombre de services de mobile money a doublé en une décennie, passant de 169 services de mobile money dans 71 pays en 2012 à 316 services en activité dans 98 pays en 2022. Avec une croissance du taux d’utilisation de 18%, le nombre de comptes enregistrés a atteint 1,35 milliard dans le monde sur la même période. Et force est de constater que l’Afrique demeure en pole position en ce qui concerne le développement du mobile money.  La Banque mondiale estime dans ses perspectives que les revenus des paiements mobiles en Afrique pourraient passer de 3,5 milliards USD aujourd’hui à entre 14 et 20 milliards USD en 2025.

La forte croissance du taux de pénétration d’Internet en Afrique (43% en 2021), la démographie jeune et « mobile first » font que le continent demeure la région qui dispose du plus fort potentiel pour le secteur du mobile money. Selon le rapport « State of the Industry Report on Mobile Money 2022 » de l’Association mondiale des opérateurs de téléphonie (GSMA), le continent héberge plus de la moitié des comptes mobile money actifs dans le monde. Cela entraîne un volume de transactions estimé à 36,7 milliards USD. Cela représente plus des deux tiers du montant financier total qui a transité par tous les comptes mobile money du monde (1 000 milliards USD).

Plusieurs raisons expliquent ce succès en Afrique, mais l’un des plus importants reste le faible accès des populations aux services bancaires dits classiques, particulièrement dans la région subsaharienne qui représente 97 % des 621 millions de comptes enregistrés l’année dernière sur le continent. En Afrique de l’Ouest et du centre, le taux de bancarisation reste inférieur à 20 %. Alors que la création d’un compte bancaire nécessite souvent la constitution d’un dossier, une pièce d’identité suffit pour ouvrir un compte mobile money. Les acteurs du secteur s’attaquent aussi aujourd’hui aux services d’épargne et de crédit.

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Le Kenya, le Ghana et le Rwanda sur le podium

Le Kenya, le Ghana et le Rwanda occupent le podium des pays africains champions de mobile money. Le Sénégal et le Nigéria ferment le top 5. Les deux premiers tiennent respectivement les 2ème et 3ème place au classement mondial, derrière la Chine. Au Rwanda et au Kenya, le crédit est l’un des services les plus utilisés par les consommateurs. L’analyse de données transactionnelles anonymes de M-Pesa (système de microfinancement et de transfert d’argent par téléphone mobile (M pour mobile et Pesa pour argent en swahili) est au Kenya montrent que 50 % des comptes clients utilisent des services financiers tels que le crédit. On sait en outre que la taille du marché de mobile money au Kenya a atteint 89,2 milliards USD en 2021. Et le marché devrait atteindre 315,8 milliards USD d’ici 2027, affichant un taux de croissance de 20,46 % au cours de la période 2022-2027.

Le classement du GSMA est confirmé par l’étude intitulée « Five Strategies for Mobile-Payment Banking in Africa » de Boston Consulting Group.  Ce cabinet révèle que les transactions via les portefeuilles mobiles et les téléphones atteignent les 87 % du PIB au Kenya et les 82 % au Ghana. Si le Kenya est considéré comme le pionnier du mobile money avec un premier service (solution M-Pesa de Safaricom) lancé dès 2007, le Ghana est présenté comme le plus grand marché du mobile money, en ce sens qu’il affiche la croissance la plus rapide sur le continent au cours des cinq dernières années. Aujourd’hui, plus de 7 millions de ghanéens réalisent près de 1,5 milliard USD de transactions financières grâce à leur téléphone contre moins de la moitié en 2015.

Quant au Rwanda, les perspectives de croissance et d’expansion des services d’argent mobile sont jugées très encourageantes. Le service mobile money de MTN Rwanda, le premier opérateur télécoms du pays avec 62,9 % des parts du marché, s’est développé au point d’être aujourd’hui la solution incontournable pour régler diverses questions financières, notamment le salaire, le règlement de factures de consommation, le paiement de police d’assurance, de frais de scolarité, etc. Avec 30 000 agents MoMo (Mobile Money) et 60 000 points marchands acceptant la solution de paiement, l’opérateur estime que le segment a suffisamment gagné en expérience pour devenir autonome. D’où la création, en avril dernier, d’une filiale dédiée aux services financiers sur mobile.

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Le Sénégal et le Nigéria accélèrent

Au Sénégal, quatrième dans le classement, plus de 4 millions de comptes sont utilisés au moins une fois chaque mois pour une population de 17,2 millions d’habitants. L’épargne rémunérée et le crédit par mobile aux consommateurs sont en pleine croissance. En tant que moyen de paiement plus accessible et plus facile à utiliser, le mobile money a permis de surmonter certains des obstacles rencontrés dans le secteur financier traditionnel. 71 % des adultes déclarent avoir utilisé le mobile money, alors même que la moitié d’entre eux déclarent avoir du mal à lire et à écrire, voire être incapables de le faire. « Cela montre qu’avec une conception et une formation adaptées, le mobile money permet de surmonter des obstacles complexes à l’inclusion financière », ont affirmé les autorités sénégalaises.

Du côté du Nigéria qui ferme le top 5 du classement, l’heure est au rattrapage. Les régulateurs ont finalement choisi de donner une certaine liberté à l’écosystème fintech, ce qui a contribué à booster les activités de mobile money. Rappelons que ce n’est qu’en août 2020 que les compagnies de télécoms opérant dans le pays ont été autorisées à proposer des services de paiement mobile. La préférence pour l’argent liquide est aussi citée comme une raison de ne pas détenir un compte de mobile money par plus de la moitié des personnes propriétaires d’un mobile au Nigeria. Mais, selon les observateurs, la donne est en train de changer. Misant sur leurs infrastructures et leur réseau d’agences, les cinq opérateurs télécoms espèrent atteindre 70 millions d’utilisateurs en 2022 et 90 millions en 2023. Ce qui fera du Nigéria le premier pays du mobile money en Afrique en termes de nombre d’abonnés.

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