Les pays subsahariens champions de la bancarisation (1/2)

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En se basant sur l’étude sur le secteur bancaire africain de la Banque européenne d’investissement (BEI), publiée en octobre 2022 et menée en partenariat avec Making Finance Work for Africa (MFW4A), et sur les données du Fonds monétaire international (FMI), de la Banque mondiale et de Moody’s Analytics Bank Focus, Makers Africa a identifié les pays africains champions de la bancarisation, mais aussi les plus dynamiques dans le domaine de la banque numérique ou néobanque.

En matière d’intégration financière et de bancarisation, l’Afrique subsaharienne est encore à la traine comparée à d’autres régions du monde. Elle présente un taux de bancarisation de 34%, si l’Afrique du Nord, pour ne citer que cette zone, est déjà à 60%. Selon le rapport d’enquête de la Banque européenne d’investissement, l’Afrique de l’Ouest affiche le niveau d’intégration financière le plus bas. Viennent ensuite l’Afrique de l’Est et l’Afrique centrale. Quant à Afrique australe, elle est présentée comme l’exception qui confirme la règle.

Maurice en pole position

Ainsi, l’Afrique australe figure comme une exception en raison des grands secteurs financiers intégrés que possèdent Maurice et l’Afrique du Sud, qui tiennent d’ailleurs les deux premières places de notre classement. Avec un taux de bancarisation supérieur à 90 % et un nombre de cartes de paiement en circulation supérieur à la taille de la population de l’île, Maurice dispose de fondamentaux pertinents pour rester en tête, pendant longtemps, des pays les plus bancarisés de l’Afrique subsaharienne.

A Maurice, certains analystes de l’écosystème financier de l’île parlent même d’un phénomène de surbancarisation. Le pays de l’océan Indien compte actuellement une vingtaine de banques pour 1,26 million d’habitants. Si l’on peut estimer qu’un trop grand nombre de banques limite les perspectives de développement des opérateurs dans un marché assez restreint, on peut également soutenir qu’une compétition grandissante dynamise le marché et incite les acteurs existants à innover davantage pour mieux répondre aux attentes de plus en plus exigeantes de leurs clientèles.

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L’Afrique du Sud en mode consolidation

Les secteurs financiers et bancaires sont une part importante de l’économie sud-africaine. Le taux de bancarisation de la population est d’environ 80 %. Les plus grandes banques du pays disposent de près de 90 % des actifs et comptent également parmi les plus grandes banques du continent. Quelque 14 banques nationales ainsi que cinq banques étrangères sont implantées dans le pays. Le marché est très largement dominé par cinq banques sud-africaines : Standard Bank, First Rand, Absa, Nedbank et Investec. Ces banques gèrent à elles seules 90,5 % du marché selon les chiffres de la South African Reserve Bank’s Prudential Authority (SARB).

Le secteur bancaire en Afrique du sud est performant avec un ratio de profitabilité de 15,7 %. Ces performances, ajoutées au taux élevé de bancarisation, attirent d’autres acteurs qui souhaitent pénétrer ce marché. La Banque Centrale Sud-Africaine (SARB) a enregistré ces 3 dernières années cinq nouvelles demandes de licences bancaires. L’heure est ainsi à la consolidation du secteur et à la promotion des nouveaux services financiers pour maintenir ce taux de bancarisation élevé.

Le Ghana ferme le podium

En Afrique de l’Ouest, c’est le Ghana (3ème dans notre classement) qui sert de référence régionale en matière d’intégration financière et de bancarisation. La part de la population ghanéenne détenant un compte dans une institution financière dépasse actuellement les 60%, contre 41% en 2014. Toutefois, après avoir connu une croissance rapide depuis 2010, la financiarisation de l’économie ghanéenne a faibli à partir de 2018. Le total des actifs du secteur financier est passé de 53% du PIB en 2010 à 78% en 2017, pour se situer autour de 54% du PIB actuellement, après la fermeture d’institutions financières par la Banque du Ghana.

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L’inclusion financière reste un enjeu très fort pour l’économie ghanéenne, pour laquelle l’offre bancaire mobile semble être une des solutions les plus prometteuses. L’intégration au système bancaire des zones rurales reste faible, bien qu’elle ait plus que doublé depuis 2011 grâce aux solutions de banque mobile. L’amélioration de l’accès à des services financiers, passé de 41% en 2011 à plus de 60% aujourd’hui, est permise en grande partie par le bancaire mobile pour 7 points, ainsi que par les institutions de microfinance pour 5 points.

Le gouvernement s’appuie sur le système de règlement des paiements interbancaires (GhIPSS) afin de promouvoir le secteur financier grâce au bancaire mobile. L’accès plus large à un compte bancaire permettra de renforcer l’inclusion financière nécessaire au développement du pays.

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