Hydrogène vert : l’Afrique de l’Ouest étoffe son offre de formation

Avec notre partenaire Clipse, diffusion de communiqués en Afrique, découvrez l'actualité business du continent
il est important d’accélérer pour disposer d’un capital humain hautement qualifié dans le domaine de l’hydrogène vert

Si c’est Afrique australe, et particulièrement la Namibie et l’Afrique du Sud, qui est aujourd’hui présentée comme la zone la plus prometteuse en matière de développement de la filière hydrogène vert sur le continent, les autres régions veulent aussi accélérer. C’est ainsi que l’Afrique de l’Ouest s’active actuellement à étoffer son offre de formation.

L’Afrique de l’Ouest dispose d’importantes ressources naturelles. Pour ce qui est du soleil et du vent, cette partie du continent n’a rien à envier aux autres régions. Selon Solomon Nwabueze Agbo du Centre de recherche de Jülich (Allemagne), qui mène depuis octobre 2021 un programme d’expertise dans la recherche énergétique en Afrique de l’Ouest, il est important d’accélérer pour disposer d’un capital humain hautement qualifié dans le domaine de l’hydrogène vert.

A savoir que le Centre de recherche de Jülich travaille en coopération avec la RWTH d’Aix-La-Chapelle, l’Université de Rostock et le West African Science Service Centre on Climate Change and Adapter Land Use (WASCAL), installé à Accra, au Ghana. Actuellement, 60 étudiants et étudiantes de 15 pays d’Afrique de l’Ouest sont formés avec le nouvel International Master’s Program in Energy and Green Hydrogen (IMP-EGH).

C’est la première formation de ce type dans la région, elle dispose d’un budget de 16 millions d’euros jusqu’en 2025, financé par le gouvernement allemand dans le cadre du programme Innovations pour la transition énergétique.  Le projet ambitionne de « préparer les jeunes d’Afrique de l’Ouest à trouver des solutions innovantes pour les énergies renouvelables et les technologies liées à l’hydrogène vert en particulier, et à s’engager en faveur du développement de l’Afrique ».

Les deux premiers semestres, tous les étudiants suivent des cours fondamentaux communs à l’Université Abdou Moumouni de Niamey au Niger. En se spécialisant ensuite dans l’un des six domaines possibles – dont la technologie de l’hydrogène vert, la bioénergie ou la photovoltaïque –, les étudiants se répartissent dans trois autres universités partenaires du programme : l’Université Félix Houphouët-Boigny (Côte d‘Ivoire), l’Université de Lomé (Togo) et l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar (Sénégal). C’est alors que se concrétise la coopération avec les chercheurs et chercheuses de Jülich, Aix-La-Chapelle et Rostock qui, outre du matériel pédagogique numérique au format d’apprentissage bimodal pour la préparation, donnent surtout des cours dans les universités partenaires africaines.

Vecteur énergétique du futur

D’après les spécialistes, la technologie de l’hydrogène est un domaine important pour stocker l’énergie renouvelable du futur. On sait pourtant que plus de 90% de la production d’hydrogène dans le monde n’est pas climatiquement neutre et émet du CO2. D’où la nécessité de verdir la filière. Pour Marcel Kottrup, chargé de recherche à la chaire de contrôle de gestion à la RWTH d’Aix-La-Chapelle et coordonnateur de la section « Economics, Policies and Infrastructure » de l’IMP-EGH, le changement doit se faire vite et l’Afrique de l’Ouest a une belle opportunité de devenir un grand producteur d’hydrogène vert, c’est-à-dire climatiquement neutre.

Mais l’IMP-EGH n’est pas la seule initiative au profit de la formation aux technologies de l’hydrogène vert dans la région. Au Nigéria, les programmes de formation se multiplient aussi. Ces initiatives s’inscrivent dans le plan qui intègre le développement de l’hydrogène vert comme solution viable au déficit énergétique du pays. Pour rappel, le Nigéria a abrité la 7ème édition du Forum de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest sur l’énergie durable, les 31 octobre et 1er novembre 2022, sur le thème « Atteindre les objectifs d’énergie durable dans la région de la CEDEAO : passer de la résilience à la transition ».

Même activisme en Côte d’Ivoire, pays qui s’est donné pour objectif d’installer le premier démonstrateur hydrogène en 2023 dans le cadre de la tenue de la Coupe d’Afrique des Nations de Football. La Mauritanie s’est aussi lancée dans l’aventure en intégrant l’Africa Green Hydrogen Alliance. Cette plateforme qui rassemble 6 pays entend intensifier la collaboration entre les membres pour mettre en place des conditions propices à l’essor des projets d’hydrogène, notamment disposant d’un dispositif de renforcement de capacités efficace, en harmonisant les cadres politiques et réglementaires, et en trouvant des solutions communes de financement. Le Ministère du Pétrole, des Mines et de l’Energie (MPME) de la Mauritanie s’est aussi allié avec le groupe énergétique international Chariot pour lancer un programme de formation sur l’hydrogène vert, dispensée par IFP Training, filiale de l’Institut Français du Pétrole Energie Nouvelles (IFPEN).

La production d’hydrogène vert en Afrique de l’Ouest devrait enregistrer une croissance exponentielle durant les prochaines années pour dépasser largement le million de tonnes en 2030, selon un rapport publié par le cabinet de recherche et d’intelligence économique Rystad Energy. Et l’Afrique de l’Ouest fait partie des régions qui disposent du meilleur potentiel de production de l’hydrogène par l’électrolyse de l’eau en utilisant une électricité issue exclusivement de sources renouvelables.

Partager sur facebook
Partager sur twitter
Partager sur linkedin
Partager sur pinterest

La rédaction vous conseille