Fret rail : les lignes minéralières africaines les plus actives

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Les lignes ferroviaires présentant le plus de volume de fret en Afrique sont principalement celles consacrées à l’acheminement de minerais (charbon, fer, phosphates…). Nombre d’entre elles ont été lancées par des pays européens durant la période coloniale. La pérennité de ces différentes lignes est directement liée aux espérances de vie de ces mines. Ainsi, plusieurs lignes ferroviaires ont disparu à cause des épuisements des mines ou des baisses de prix de leurs minerais respectifs. Mais d’autres sont en pleine croissance. Sur la base des données fournies par l’International Union of Railways (IUC), Makers Africa vous présente les lignes ferroviaires minéralières africaines les plus dynamiques.

Ermelo-Richards Bay (Afrique du Sud)

Cette ligne sud-africaine transporte vers l’océan Atlantique 38 millions de tonnes par an de charbon extrait des mines d’Ermelo. Opérée par la firme publique Transnet, la ligne fait partie de ce que l’on appelle le Corridor Nord du pays qui dessert notamment les bassins houillers de Mpumalanga via un réseau d’alimentation connu sous le nom de Coal Backbone. Le système dessert également les bassins houillers de Waterberg au moyen de la ligne Waterberg et du Gauteng Freight Ring. En plus du charbon, de l’anthracite et du chrome, le ciment et le ferrochrome sont également acheminés à travers ce corridor. Notons aussi la présence d’une ligne électrifiée de 68 km, construite récemment, qui commence à environ 8 km à l’ouest d’Ermelo et qui se connecte avec les deux directions du corridor de charbon existant qui mènent jusqu’à Richards Bay. Mais la fin de l’exploitation du charbon, prévue avant 2050, contraint Ermelo à se tourner vers d’autres activités comme le tourisme. Quant à Richards Bay, c’est le port de commerce en eau profonde le plus important d’Afrique du Sud.

Sishen-Saldanha (Afrique du Sud)

La ligne de chemin de fer Sishen-Saldanha, également connue sous le nom de Ore Export Line, est un tronçon ferroviaire de transport lourd long de 861 kilomètres en Afrique du Sud. Il relie les mines de fer près de Sishen dans le Cap Nord au port de Saldanha Bay dans le Cap Occidental. La ligne transporte chaque année 28 millions de tonnes de minerai de fer vers le port principal sud-africain s’ouvrant sur l’océan Indien. C’est en 1977 que la ligne a été électrifiée et l’exploitation transférée à Transnet Freight Rail, alors connue sous le nom de South African Railways & Harbors. Une tension de 50 kV AC a été choisie au lieu des 25 kV habituels pour transporter des charges plus lourdes et permettre une plus grande distance entre les transformateurs. Les longueurs initiales des trains, qui transportent aussi le manganèse depuis 2014, se composent de trois locomotives électriques transportant 210 wagons de minerai avec une charge utile de 80 tonnes. Les wagons améliorés peuvent transporter jusqu’à 100 tonnes.  La longueur des trains a été augmentée, il y a quelques années, à 342 wagons.

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Khouribga-Nouaceur (Maroc)

Au Maroc, cette ligne transporte chaque année 16,3 millions de tonnes de phosphates grâce à un système électrique à double voies et à écartement. Les produits miniers de Khouribga sont acheminés vers Nouaceur sur 130 km, dont 9,5 millions de tonnes sont exportés par le port de Casablanca (à 20 km vers le nord) et 6,8 millions de tonnes sont acheminés vers le Port atlantique de Jorf Lasfar (à 102 km vers le sud-ouest). L’augmentation du trafic des produits miniers a conduit à la décision de doubler la ligne ferroviaire sur Nouaceur – Khouribga dès la fin des années 1950. A savoir que la gare ferroviaire de Khouribga est l’une des premières gares de chemins de fer implantées au Maroc à l’aube du protectorat français. L’infrastructure a été conçue, dès le départ, pour assurer le transport des phosphates des mines environnantes vers le port de Casablanca. Elle a été totalement rénovée en 2009 dans le cadre du projet de la mise à niveau des gares marocaines lancé par l’Office national des chemins de fer (ONFC).

Zouerate-Nouadhibou (Mauritanie)

On dit que c’est la ligne qui porte le train le plus long au monde (2,5 km, 150 wagons). Un train minéralier qui transporte le fer de la mine de Zouerate jusqu’au port de Nouadhibou sur l’Atlantique. Cette ligne mauritanienne est longue de plus de 700 km et constitue l’unique voie ferrée du Sahara. Mise en service en 1963 et exploitée par une société publique, la Société Nationale Industrielle et Minière (SNIM), la ligne transporte chaque année 16 millions de tonnes de minerai de fer. Avant 1978, elle traversait la montagne Choum par un tunnel, mais celui-ci est maintenant fermé et le terrain est difficile. Actuellement, elle contourne ce passage en pénétrant sur 5 km dans le territoire du Sahara occidental. Six nouvelles locomotives modernes et plus puissantes sont arrivées sur la ligne Zouerate-Nouadhibou, en 2013, en renfort de l’ancien parc composé essentiellement de locomotives diesel-électrique de 3 300 chevaux.

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Benguerir-Safi (Maroc)

9,2 millions de tonnes de phosphates sont transportés chaque année des mines de Benguerir/Youssoufia vers le port atlantique marocain de Safi dont la gare est reliée à Benguerir par deux trajets par jour. L’Office national des chemins de fer du Maroc (ONCF) a annoncé que la ligne Benguerir-Safi (142 km) est concernée par le projet de modernisation des rails et les gares du pays (entre 2022 et 2024) d’un montant de 848 millions de dollars. Ce plan vise à mettre aux normes le réseau ferroviaire marocain à l’aide d’un « Plan de restructuration institutionnelle et organisationnelle ». La ligne sera aussi parmi les principaux bénéficiaires du projet de construction d’un complexe industriel, baptisé « Safi Phosphate Hub », qui comprendra cinq unités de production d’acide sulfurique d’une capacité de 1,4 million de tonnes par an chacune, une centrale thermique d’une puissance de 350 MW, cinq unités phosphoriques d’une capacité de 450.000 tonnes par an chacune, des unités de production d’engrais de divers types, d’une unité de traitement d’acide et des unités de produits spécifiques.

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