Afrique francophone subsaharienne : qui sont les économies les plus dynamiques ?

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Le XVIIIe Sommet de la Francophonie se tient à Djerba (Tunisie) les 19 et 20 novembre 2022. L’occasion pour Makers Africa de se pencher sur les performances économiques des pays d’Afrique subsaharienne membres de cette organisation. Quels sont les pays de la zone qui enregistrent les plus forts taux de croissance ? Focus.

Jusqu’à l’arrivée de la crise pandémique, en 2020, l’Afrique subsaharienne francophone a connu une croissance annuelle moyenne d’environ 4% sur une période de 10 ans. Une belle performance comparée à la moyenne (1,9 %) du reste de l’Afrique subsaharienne. Quatre pays ont contribué fortement à porter cette croissance. Il s’agit de la Côte d’Ivoire, de la République Démocratique du Congo (RDC), du Sénégal et du Cameroun.

Abidjan poursuit sa marche en avant

Présentée comme la locomotive économique de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA), qui rassemble huit pays, la Côte d’Ivoire possède l’économie la plus dynamique et la plus diversifiée des pays de l’Afrique francophone subsaharienne. Ce pays d’une superficie de 322 462 km², avec une population de 26 millions d’âmes et un PIB nominal par habitant de 2578,7 dollars, a réalisé une croissance moyenne annuelle de 7,5% de 2012 à 2019. Et le pays a su montrer une bonne capacité de résilience durant la crise pandémique et face aux chocs extérieurs causés par la relance post-covid et la guerre russo-ukrainienne.

Pour cette année 2022, la Côte d’Ivoire projette une « forte croissance de 7% ». Une prévision donnée, le 6 août dernier, par le président ivoirien Alassane Ouattara, lors de son discours à la Nation à la veille de la célébration du 62è anniversaire de l’indépendance du pays. Du côté du ministère ivoirien chargé de l’Economie et des Finances, on soutient que le pays maintient ses « perspectives économiques positives » et compte renforcer son économie grâce aux investissements et la mise en œuvre des réformes économiques et structurelles.

La RDC mise sur ses mines et ses services

La République Démocratique du Congo (RDC) a réalisé une croissance moyenne de 5,1% entre 2012 et 2019. Et selon le Fonds Monétaire International (FMI), la croissance en RDC a connu un net rebond, passant de 1,7 % en 2020 à un taux estimé à 6,2 % en 2021, soit bien au-dessus du taux de 4,5 % enregistré en Afrique subsaharienne. Cette vigoureuse reprise est attribuable aux résultats du secteur minier et du secteur des services du pays. Le FMI qui note, en outre, que Kinshasa a su adopter des mesures qui ont contribué à modérer l’inflation et à stabiliser le taux de change, tandis que les prix des produits de base ont favorisé l’augmentation des exportations, des recettes et des réserves internationales. La guerre en Ukraine a entraîné une hausse de l’inflation et a exacerbé les risques d’insécurité alimentaire, mais les perspectives restent favorables grâce aux prix élevés des produits de base. Mais la RDC (2,345 millions de km2 de superficie, 89,6 millions d’habitants et 609 dollars de PIB par habitant) doit encore consentir de gros efforts pour améliorer sa gouvernance et sa stabilité, attirer les grands investisseurs et moderniser ses infrastructures.

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Le Sénégal maintient le cap

Avec une croissance moyenne de 5,1 % de 2012 à 2019, le Sénégal (196, 722 km2 de superficie, 17,2 millions d’habitants, 1606,47 dollars de PIB par habitant) ferme le podium des économies africaines francophones les plus dynamiques de ces dernières années. Selon la mission du FMI, qui s’est rendue au Sénégal du 4 au 15 novembre 2022, afin de procéder à la dernière revue dans le cadre de l’Instrument de Coordination des Politiques Economiques (ICPE), l’économie sénégalaise devrait rebondir en 2023 avec une forte reprise de la croissance à 8,3 % grâce au début de la production de pétrole et de gaz et en l’absence de chocs extérieurs. L’inflation devrait reculer sous l’effet d’une bonne récolte attendue et de la baisse des prix internationaux des produits de base.

L’économie sénégalaise a retrouvé en 2021 sa trajectoire de croissance d’avant la pandémie, grâce à la vigueur de la production industrielle et du secteur des services. La croissance du PIB réel est estimée à 6,1 % en 2021, soit environ un point de pourcentage de plus que prévu. Mais Dakar est aussi appelé à produire des efforts supplémentaires pour une plus grande mobilisation de recettes fiscales en s’appuyant sur la bonne performance de cette année et une utilisation limitée des réserves budgétaires, ce qui permettrait au gouvernement de contenir le déficit budgétaire autour de 5% du PIB.

Le Cameroun, moteur de l’Afrique centrale

Affichant une croissance annuelle moyenne de 3,9% entre 2012 et 2019, le Cameroun (475 442 km² de superficie, 27,2 millions d’habitants, 1409 dollars de PIB par habitant) figure parmi les 5 pays de l’Afrique francophone subsaharienne ayant connu les meilleures performances économiques de ces 10 dernières années. Selon le gouvernement camerounais, le pays récolte les fruits du plan d’urgence pour l’accélération de la croissance économique mis en œuvre depuis le début 2015 et qui repose sur cinq conventions signées entre l’Etat du Cameroun et des institutions bancaires. D’une enveloppe totale de 925 milliards de FCFA, ce plan a pour objectif de stimuler la croissance en améliorant les conditions de vie des populations.

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Selon la Banque des Etats de l’Afrique centrale (BEAC), à travers son analyse sur l’évolution de l’Indice composite des activités économiques (ICAE) de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (Cemac), au quatrième trimestre 2021, le Cameroun demeure l’un des principaux moteurs économiques de l’Afrique centrale avec un apport à la hausse de l’ICAE en glissement annuel de 2,0 points. Il est suivi du Gabon (+0,8 point) et de la Guinée Equatoriale (+0,7 point). Le FMI relève cependant quelques doutes en notant que le début de reprise économique du milieu de 2021 doit faire face aux retombées de la guerre en Ukraine, des fortes pressions inflationnistes, en particulier sur les prix des produits alimentaires et des carburants, et d’un durcissement des conditions financières mondiales. Toutefois, les perspectives économiques à moyen terme demeurent positives.

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