Opération permettant de développer une entreprise, la levée de fonds est aussi un processus complexe qui requiert la prise en compte de plusieurs précautions. Voici quelques pièges à éviter.
Ne pas signer un pacte
Une levée de fonds consiste à ouvrir le capital d’une entreprise à un ou plusieurs investisseurs. Ceux-ci apportent de l’argent pour le développement de la société en contrepartie d’une prise de part sociale. Il s’agit alors d’une reconstitution des actionnaires d’une entreprise. En tant que tel, il est important de signer avec l’investisseur, lors d’une levée de fonds, un pacte d’actionnaires ou d’associés, en fonction de la forme juridique de la société. C’est un acte qui organise et fixe les droits et obligations de chaque partie, tout en édictant les règles qui vont fonder la relation d’affaire entre les parties à l’investissement.
Cela évite principalement les éventuels conflits. Un investisseur qui n’a pas signé le pacte d’actionnaires ou d’associés peut vouloir agir selon son bon vouloir dans la société. Il peut ainsi décider de prendre plus de parts au sein de l’entreprise ou de bénéficier des avantages dont il n’a pas droit.
Ne pas prendre de garanties de confidentialité
L’enthousiasme de décrocher un financement pousse les jeunes entrepreneurs imprudents à livrer leur secret de fabrication ou leur process industriel à l’investisseur, dès lors qu’ils entament les pourparlers. Or, les négociations peuvent ne pas être probantes. C’est donc une chose à éviter.
Il faut alors prendre des dispositions afin d’éviter que les informations secrètes que l’entrepreneur partage avec l’investisseur dans le cadre d’une levée ne soient pas divulguées en dehors de ce contexte.
Ainsi, l’entrepreneur peut exiger un contrat ou accord de confidentialité. Il peut également prendre un brevet de fabrication ou un droit d’auteur pour protéger juridiquement certaines données. L’avantage de prendre ces mesures, au cas où le processus d’investissement ne va pas aboutir, est de permettre à l’entrepreneur de ne pas mettre en péril son projet. Aussi, évite-t-il sa reproduction ou copie par un tiers.
Ne pas avoir un conseil juridique
Un contrat de financement est l’affaire des avocats ou des juristes d’entreprise. Il ne suffit pas de faire des négociations verbales et de signer un contrat d’investissement dont on ignore la définition des clauses et leurs implications juridiques. Pour éviter des déconvenues, l’entrepreneur doit prendre la précaution majeure de se faire accompagner par un conseiller juridique lors des tractations pour une levée de fonds. Il est important pour celui-ci de s’attacher cette assistance pour bien comprendre les tenants et les aboutissants. Signer un contrat d’investissement en toute méconnaissance des clauses peut coûter cher. Une formulation peut avoir un sens du point de vue de droit différent de la compréhension de l’entrepreneur. Il peut en conséquence se tromper, par exemple en signant un contrat de cession totale de son entreprise croyant signer un contrat de cession de parts sociales.
Ne pas faire un modèle d’affaires probable
Le modèle d’affaires ou le plan financier prévisionnel est l’un des documents pour un dossier de levée de fonds. C’est un papier qui décrit ce que vend une entreprise, sa chaîne de valeur, son économie et comment elle gagne de l’argent. Par ailleurs, il informe sur ce que sera la santé financière de l’entreprise suite à un investissement. Dans le cadre d’une levée de fonds, il faut se garder d’établir et de présenter un modèle d’affaires improbable. Il est impératif de bien faire les projections pour l’entreprise et de réussir les prévisions financières. Autrement, le risque de faillite ou de perte est grand. Car un prévisionnel financier mal fait va avoir des impacts négatifs sur l’entreprise. L’investissement peut ne pas être à la hauteur des défis auxquels fait face l’entreprise. La levée de fonds n’apportera pas de plus-value dans ce cas.
Ne pas bien choisir son investisseur
Un entrepreneur qui se lance dans le déroulement d’un investissement se doit de bien choisir son investisseur. Ceci, parce qu’il existe plusieurs types d’investisseurs et ceux-ci sont différents l’un de l’autre et chacun d’eux à son domaine de prédilection. Selon l’objet, il y a des investissements de série A, B et C. Par conséquent, les investisseurs sont également catégorisés. Il faut donc connaître les subtilités de chaque type de financement pour mieux choisir son bailleur. Le contraire est une erreur. L’entrepreneur se trompe de cible. Il va ainsi choisir un investisseur qui intervient pour doubler son capital initial alors qu’il a besoin d’un financement pour développer ses produits sur différents marchés.
Materne Aguessy