Le gouvernement de Maurice vient d’approuver une étape majeure dans sa politique environnementale : l’adoption des Contributions Déterminées au niveau National (NDC) 3.0. Ce plan ambitieux de lutte contre le changement climatique place l’adaptation au cœur des priorités nationales et reflète la volonté de Port-Louis d’accélérer sa transition vers une économie et une société plus résilientes.
Selon les explications fournies par les responsables, cette décision, conforme aux exigences de l’Accord de Paris, traduit une montée en puissance des engagements climatiques de Maurice, déjà confronté à des vulnérabilités structurelles en tant que petit État insulaire en développement. Selon le gouvernement, « l’objectif est de créer les conditions propices à une mise en œuvre accélérée, d’attirer les financements climat et d’établir une gouvernance transversale ». Contrairement à certains grands émetteurs mondiaux dont la priorité reste la réduction des émissions de gaz à effet de serre, Maurice fait le choix de mettre l’accent sur l’adaptation. Cette orientation s’explique par sa forte exposition aux impacts climatiques : montée du niveau de la mer, érosion côtière, cyclones tropicaux plus intenses, sécheresses et inondations.
Le NDC 3.0 trace ainsi les contours d’une « transition socio-écologique juste », reposant sur une approche holistique et sectorielle. Dix domaines stratégiques ont été identifiés pour bâtir la résilience nationale dont la gestion durable des ressources en eau, l’aménagement et protection du littoral, l’adaptation du tourisme, pilier économique du pays, la résilience des infrastructures, la réduction des risques de catastrophe, le développement d’une agriculture adaptée ou encore la préservation des écosystèmes terrestres et de la biodiversité.
Pour atteindre ses objectifs, le gouvernement mauricien mise sur une gouvernance renforcée et sur la mobilisation de financements internationaux. Les autorités comptent sur les mécanismes de solidarité climatique prévus par la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques, mais aussi sur des partenariats bilatéraux et régionaux. L’enjeu est double : renforcer les capacités techniques du pays et accélérer les projets concrets sur le terrain.
Avec le NDC 3.0, Maurice envoie un signal clair à la communauté internationale. Bien que responsable d’une part infime des émissions mondiales, l’île démontre sa volonté d’être un acteur engagé et exemplaire dans la lutte contre le changement climatique. Son message est aussi un appel à la responsabilité partagée : les pays insulaires, en première ligne face aux dérèglements, ont besoin du soutien des grandes puissances pour traduire leurs engagements en actions durables.