L’Afrique regorge de startup innovantes. Parmi celles-ci, peu sont visibles sur la scène internationale. Mais certaines savent pourtant se démarquer. SunCulture et Sokowatch sont les représentantes de l’Afrique dans le classement Fast Compagny 2021 des entreprises les plus innovantes au monde. L’une fait dans l’agriculture, l’autre dans le petit commerce. Selon le classement 2021 de Fast Compagny, les start-up SunCulture et Sokowatch sont les plus innovantes du continent. Elles représentent l’Afrique parmi les 461 autres entreprises classées par le magazine américain spécialisé dans l’entrepreneuriat et l’innovation. A travers son classement Most innovative companies (MIC), le magazine met en vitrine les entreprises qui se démarquent dans tous les domaines
SunCulture, le constructeur du système d’irrigation solaire
SunCulture signifie en français la culture du soleil. Une idée curieuse, mais pourtant brillante. Depuis 2013, la startup kenyane fondée par Charles Nichols et Samir Ibrahim, exploite les rayons solaires afin d’irriguer les plantations des paysans dans quatre pays d’Afrique de l’Est. Elle construit en effet un système d’irrigation solaire qui permet de capter de terre jusqu’à 2 800 litres d’eau par heure et de rediriger cette eau vers les besoins des plantes. Ce système est constitué d’une batterie ClimateSmart et d’une pompe d’irrigation Rainmaker. Grâce à l’aide du gouvernement kenyan, la jeune entreprise à fort potentiel a pu distribuer plus de 15 000 équipements aux agriculteurs locaux. Un concept qui a le mérite de contribuer à la réduction de la sécheresse et à l’accroissement de la production agricole. Car en Afrique, les rendements agricoles sont inférieurs de 50 % comparés à ceux du monde, du fait notamment que 93% des petits exploitants dépendent de la pluie pour irriguer leurs terres. Sur le plan de la protection de l’environnement, le système de pompe solaire de SunCulture, alternative aux pompes fonctionnant au diesel, pourrait éviter l’émission annuelle de 20 000 tonnes de CO2, révèle l’entreprise. Normal donc que SunCulture séduit de plus en plus d’investisseurs.
En février dernier, la startup a réussi à lever 11 millions de dollars pour son expansion. Elle compte désormais dans son portefeuille d’investisseurs, des grandes institutions financières telles que la Banque africaine de développement, le Fonds nordique de développement, le Fonds d’accès à l’énergie Off-grid… Sur la scène mondiale, elle fait partie des deux seules entreprises africaines les plus innovantes en 2021, sur les 463 qu’à recensé en mars dernier la Fast Company, un magazine américain spécialisé dans l’entrepreneuriat. Chaque année, il établit le classement des entreprises les plus innovantes (Most innovative companies) en Afrique, en Europe et en d’Asie, sur la base de leur résilience et de leur capacité à trouver des solutions efficaces aux défis et problèmes les plus urgents de la société.
Sokowatch, le gestionnaire de stock des boutiques
Sokowatch propose une solution qui permet aux détaillants de gérer leurs stocks à partir d’un téléphone portable. Grâce à son application mobile ou un SMS (pour ceux qui ne sont pas connectés), les propriétaires de magasins peuvent demander le réapprovisionnement de leurs stocks directement à des distributeurs, sans passer par des intermédiaires. Les commandes sont livrées par des tuk-tuks, des tricycles permettant d’atteindre facilement les zones éloignées. L’avantage de cette solution est que les données d’achat peuvent être recueillies pour la prévision des commandes, réduisant ainsi le gaspillage, et assurant la croissance des ventes.
Fondée par Daniel Yu, Sokowatch permet aux petits commerçants d’Afrique de l’Est de s’approvisionner rapidement en denrées alimentaires et en biens de première nécessité. La start-up est présente dans les villes de Nairobi, Mombasa, Nakuro et Eldoret au Kenya, à Arusha, Mwanza et Dar Es Salaam en Tanzanie, à Kampala en Ouganda et à Kigali au Rwanda. Dans cette sous-région, les petits commerces indépendants font tourner une économie estimée à 180 milliards de dollars. Pourtant, nombre d’entre eux ne disposent pas des outils nécessaires pour s’approvisionner et gérer efficacement les stocks, ce qui entraîne des ruptures, des pertes et un gaspillage de denrées périssables.
Canicha Djakba