La licence délivrée à la startup le 14 avril dernier fait d’elle la première entreprise ouest-africaine non opérateur téléphonique et encore moins bancaire, à pouvoir désormais opérer sans intermédiaire dans le secteur du transfert d’argent électronique.
La fintech sénégalaise Wave peut désormais mener ses activités de transfert électronique d’argent sans plus avoir besoin d’un intermédiaire, opérateur téléphonique ou bancaire. C’est le privilège que lui accorde la licence d’Établissement de monnaie électronique (EME). Elle lui a été délivrée le 14 avril dernier par la Banque des Etats de l’Afrique de l’Ouest, a annoncé le communiqué de la startup publié le 21 avril dernier.
Autrement dit, la startup présente au Burkina-Faso, en Côte d’Ivoire, au Mali, en Ouganda et bien évidemment au Sénégal, ne devrait plus passer par ses intermédiaires UBA bank, Ecobank et Orabank. « Avec ce nouveau statut d’Établissement de Monnaie Électronique, nous aurons directement accès à la Banque Centrale, au même pied d’égalité que nos principaux concurrents, et nous aurons toutes les cartes en main pour contribuer plus efficacement à leur mission de promotion de l’inclusion financière dans la région », a fait savoir Coura Carine Sène, directrice régionale de Wave dans l’Uemoa.
L’autre avantage que lui confère cette licence est que, la fintech pourra diversifier son offre et proposer des services financiers tels que les paiements marchands, l’épargne, le crédit et les transferts d’argent internationaux au sein de l’écosystème financier de l’Afrique de l’Ouest Union économique et monétaire Ouest africaine (Uemoa).
Créée en 2018, la startup Wave a réussi à s’imposer dans un environnement phagocyté par des opérateurs classiques de téléphonie ou bancaires, grâce à sa politique d’inclusion financière basée sur des paiements de facture gratuits, des retraits et dépôts d’argent sans frais et des transferts à seulement 1% (70 % inférieur aux offres concurrentes). Quatre ans après, Wave revendique déjà 6 millions d’utilisateurs et un statut de licorne africaine avec ses importantes levées de fonds ces dernières années, mais aussi une présence dans plusieurs pays d’Afrique de l’Ouest, et des ambitions pour l’Afrique centrale notamment.
Canicha Djakba