Les représentants de six pays membres de l’initiative Desert to Power, ont approuvé des documents stratégiques essentiels pour stimuler la production indépendante d’électricité au Sahel à l’occasion de la 5e réunion ministérielle relative à l’initiative menée par la Banque africaine de développement.
La réunion s’est tenue sous la présidence de Yacouba Zabré Gouba, ministre de l’Énergie, des Mines et des Carrières du Burkina Faso, en présence des ministres de l’Énergie de Djibouti, du Niger et du Tchad, ainsi que de représentants de leurs homologues du Mali et de la Mauritanie. Selon les explications fournies, cette rencontre clé a permis de faire le point sur les progrès réalisés dans la mise en œuvre de l’Initiative Desert to Power et d’approuver deux documents stratégiques essentiels : le Protocole commun pour les producteurs indépendants d’électricité (PIE) et la Stratégie de promotion des mini-réseaux verts.
Le Protocole commun « PIE », élaboré en étroite collaboration avec la taskforce de Desert to Power et la Facilité africaine de soutien juridique (ALSF), établit des principes et des documents standardisés pour faciliter le développement de centrales solaires à grande échelle dans le cadre de partenariats public-privé (PPP). L’objectif de la stratégie des mini-réseaux est de définir un cadre pour accélérer leur mise en œuvre et encourager la participation. Les ministres ont salué les progrès significatifs de l’Initiative, notamment la mise en œuvre de plus de quinze projets, dont les premiers sont déjà opérationnels. Ils ont également souligné l’importance des efforts de renforcement des capacités.
Atelier sur la modélisation financière
Les échanges se sont poursuivis dans le cadre d’un atelier technique sur la modélisation financière, visant à renforcer les outils d’analyse financière pour la viabilité des sociétés nationales d’électricité du Sahel. « La participation active des directeurs généraux et directeurs financiers des compagnies nationales d’électricité à cette rencontre souligne l’ancrage opérationnel de l’Initiative et d’accélérer la réalisation du programme », a-t-on aussi fait savoir. En remerciant la Banque africaine de développement pour le soutien apporté aux pays présents à travers l’Initiative Desert to Power, M. Gouba a souligné que « cette rencontre nous a donné un nouveau départ. Nous devons redoubler d’efforts et travailler en synergie pour atteindre dans les meilleurs délais les objectifs fixés. »
Le vice-président du Groupe de la Banque africaine de développement chargé de l’Électricité, de l’Énergie, du Climat et de la Croissance verte, Kevin Kariuki, a salué les ministres pour leur engagement. Il a souligné le fait que le Protocole commun validé constituait un levier essentiel pour accélérer le développement des projets solaires menés par les producteurs indépendants, au profit des populations sahéliennes. Il a aussi invité les pays à se rallier à la Mission 300, un effort collectif audacieux de la Banque africaine de développement et la Banque mondiale visant à fournir un accès à l’électricité à 300 millions de personnes en Afrique d’ici 2030, pour favoriser l’accès universel à l’électricité dans leurs pays respectifs.
En marge des travaux, les participants ont effectué une visite de terrain à la centrale photovoltaïque de Gonsin, au nord-ouest de la capitale burkinabè, Ouagadougou. Cette centrale d’une capacité installée de 42 MWc, réalisée dans le cadre de l’Initiative Desert to Power, dispose d’un système de stockage de dix mégawatts, illustrant parfaitement les résultats concrets et l’impact de l’Initiative au Burkina Faso.