Lors de la 19ème session de la Conférence ministérielle africaine sur l’environnement (AMCEN), Greenpeace Afrique a appelé les 54 ministres africains de l’Environnement à exhorter les États membres à ne pas faire de compromis dans les négociations d’un traité qui plafonnerait la production de plastique à la source et maintiendrait dans le sol le pétrole et le gaz utilisés pour l’extraction des matières plastiques. Et l’organisation compte renforcer sa pression à l’occasion de la session 2023.
La session de l’AMCEN, pour cette année, se tiendra à Addis-Abeba, en Éthiopie, du 14 au 18 septembre, sur le thème “Saisir les opportunités et renforcer la collaboration pour relever les défis environnementaux en Afrique”. La rencontre offre une plateforme pour renforcer l’engagement collectif de l’Afrique dans l’agenda environnemental mondial, y compris dans le Comité international de négociation (INC) pour développer un traité mondial juridiquement contraignant sur le plastique.
“Alors que les ministres africains de l’environnement se réunissent à Addis-Abeba, Greenpeace Afrique demande à l’AMCEN d’exhorter les États membres africains à présenter un front uni lors des négociations et à garantir un traité centré sur la justice et fermement ancré dans les droits de l’homme. Un traité qui réduira les inégalités et donnera la priorité à la santé humaine . Les gouvernements doivent mettre en place ce traité pour s’attaquer de manière significative à la crise de la pollution plastique contre laquelle luttent les communautés à travers l’Afrique”, a déclaré Hellen Kahaso Dena, Responsable de la communication et du storytelling chez Greenpeace Afrique.
Pour cette dernière, de l’extraction des matières premières à l’élimination en passant par la production, la pollution plastique a un impact négatif sur nos droits humains. Elle accélère l’injustice sociale et la dégradation environnementale des écosystèmes qui sont essentiels aux moyens de subsistance des Africains et renforce les préjudices et les inégalités engendrés par la crise climatique.
Plastique et crise climatique
“Nous demandons au groupe de négociateurs africains d’appeler à l’adoption incessamment d’un traité fort qui donne la priorité à une transition juste vers des moyens de subsistance durables pour les travailleurs et les autres communautés affectées tout au long de la chaîne de valeur du plastique. Le traité doit soutenir les modèles commerciaux de réutilisation et de recharge, en tenant compte des intérêts des ramasseurs de déchets et des peuples autochtones, tout en utilisant les connaissances traditionnelles”, a ajouté Dena.
La production de plastique et le changement climatique sont inextricablement liés. Avec plus de 99 % de matière plastique fabriquée à partir de combustibles fossiles, la production de plastique est l’un des principaux moteurs de la crise climatique et représente environ 3,4 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre. La réduction de la production de plastique et l’élimination du plastique à usage unique sont donc conformes à l’objectif de maintenir le réchauffement de la planète en dessous de 1,5 degré.
En face, les partisans des plastiques à usage unique font pression pour accroître la production et l’exportation de plastique en Afrique. Pour Greenpeace, cela pourrait compromettre les progrès réalisés par les pays africains dans la lutte contre la pollution plastique. La collaboration entre les États membres de l’Afrique est alors considérée comme essentielle pour relever ces défis et mettre fin le traitement des déchets plastiques en provenance de l’occident.