Gestion des déchets : un grand challenge pour l’Afrique

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La gestion des déchets en Afrique est aujourd’hui un enjeu environnemental, sanitaire, économique et climatique majeur.

La gestion des déchets en Afrique est aujourd’hui un enjeu environnemental, sanitaire, économique et climatique majeur. Avec une urbanisation rapide, une population croissante et des modes de consommation en transformation, le continent génère des volumes de déchets en forte progression.

Pour répondre aux grands défis de la gestion des déchets, des approches durables — notamment le recyclage, la valorisation des déchets organiques, les initiatives d’économie circulaire, et les technologies de traitement — s’intensifient. A savoir qu’en 2016, l’Afrique générait 174 millions de tonnes de déchets solides municipaux (DSM) par an. Et ce volume devrait atteindre 244 millions de tonnes en 2025, voire doubler selon certaines sources. En outre, d’après la Banque mondiale, le continent produit environ 125 millions de tonnes par an, avec un taux de croissance de 3,5 % par an, le plus élevé mondialement.

Les données disponibles permettent aussi de savoir qu’en moyenne, 57 % des DSM africains sont biodégradables (déchets organiques), 13 % sont des plastiques, 9 % du papier, 4 % du verre ou du métal, etc. Environ 70–80 % des déchets solides municipaux sont recyclables, mais seulement 4 % le sont effectivement. Cependant, le taux de collecte des déchets est très faible : environ 55 % dans les zones urbaines, et moins de 5 % dans les zones rurales. Plus de 90 % des déchets sont éliminés dans des décharges non contrôlées ou à ciel ouvert, souvent accompagnées d’incinérations artisanales.

De nouvelles opportunités

Dans certains pays, jusqu’à 20 % des budgets municipaux sont consacrés à la gestion des déchets, mais les ressources allouées couvrent souvent moins de 50 % des coûts d’investissement. Le brûlage à ciel ouvert et l’exposition aux pollutions des décharges entraînent des problèmes respiratoires, gastro-intestinaux, dermatologiques, ainsi que des maladies graves chez les populations proches, surtout chez les enfants. Aussi, chaque année, plus de 1,2 million d’Africains meurent prématurément en raison de la pollution atmosphérique liée aux déchets.

L’enjeu est ainsi énorme. Mais la gestion durable des déchets constitue aussi une opportunité de premier plan. Selon l’Alliance africaine pour l’économie circulaire, le secteur pourrait créer plus de 11 millions d’emplois d’ici 2030 grâce à des chaînes de valeur basées sur le recyclage et la valorisation des déchets. Parmi les exemples souvent mis en avant, citons l’initiative Wecyclers (Nigeria) qui permet aux ménages de collecter du plastique recyclable en échange de récompenses. L’entreprise vise à collecter 30 000 tonnes sur cinq ans maintenant qu’elle dispose d’une usine PET au Nigéria.

Au Sénégal, une micro-usine à Dakar transforme cinq tonnes de déchets plastiques en meubles ou pavés dès 2024. Chaque unité pourrait recycler jusqu’à 5 000 tonnes par an, et dix unités doivent ouvrir d’ici deux ans, créant des centaines d’emplois. Au Kenya, des coopératives capitalisent sur des modèles de recyclage et valorisation du papier et du plastique, accompagnées par des réseaux comme E4Impact. Dans ce même pays, Gjenge Makers, fondée par Nzambi Matee, recycle des déchets plastiques transformés en briques solides, deux à sept fois plus résistantes que le ciment, à un coût 15 % inférieur.

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