Alors que les diplômés techniques peinent de plus en plus à s’insérer sur le marché du travail, la cybersécurité en général et la filière hacking éthique en particulier s’imposent comme un secteur stratégique pour lutter contre le chômage qualifié et renforcer la souveraineté numérique du continent. Dans cette optique, la start-up nigériane Upgraded Era vient de lancer Hack365 Global, un programme innovant de formation en cybersécurité dédié aux jeunes d’Afrique de l’Ouest.
Conçu comme un parcours complet, Hack365 associe modules techniques, certifications internationales, accompagnement professionnel et développement de compétences transversales. L’objectif : former une génération de « hackers éthiques » capables de sécuriser les infrastructures africaines tout en accédant à des opportunités professionnelles durables. Le dispositif se veut une réponse directe à deux défis majeurs : la montée des cyberattaques et le chômage des diplômés dans les métiers du numérique.
En intégrant les réalités locales aux contenus pédagogiques, Hack365 crée un lien concret entre la formation technique et les besoins des entreprises. Les participants bénéficient aussi d’un soutien à l’entrepreneuriat grâce au mentorat, au coaching et à l’accès à un réseau d’opportunités professionnelles. Cette approche holistique maximise leurs chances d’insertion et valorise les compétences locales.
Hack365 pourrait devenir un catalyseur de premier plan
Selon les explications données par leurs initiateurs, la nécessité d’initiatives de ce type se confirme face à la recrudescence des menaces numériques. Selon la société Kaspersky, les tentatives de vol de mots de passe via des « password stealers » — logiciels malveillants conçus pour dérober identifiants et données sensibles — ont progressé de 26 % entre 2023 et 2024.
Le Sénégal figure parmi les pays les plus ciblés en Afrique de l’Ouest, aux côtés du Nigeria, du Ghana et de la Côte d’Ivoire. Cette dépendance persistante aux solutions étrangères fragilise la cybersécurité africaine et pose des questions de souveraineté numérique. Hack365 entend réduire cette vulnérabilité en formant localement des experts capables de protéger les systèmes critiques, et ce, à un coût adapté aux réalités économiques de la région.
L’impact du programme dépendra cependant de sa capacité à s’ancrer durablement dans les écosystèmes nationaux. Plusieurs pays comme le Bénin, le Cameroun ou le Ghana expérimentent déjà des modèles similaires, avec des résultats encourageants. Pour amplifier cette dynamique, il sera crucial de stimuler la demande locale en cybersécurité, de financer la montée en compétences et de renforcer les synergies entre formation, emploi et souveraineté numérique.
En misant sur la formation de talents locaux et sur une vision adaptée aux défis africains, Hack365 pourrait devenir un catalyseur de premier plan de la résilience numérique du continent et offrir à une nouvelle génération les clés d’un avenir professionnel prometteur dans un secteur en pleine expansion.