Economie circulaire : le Tchad veut jouer sa partition

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Le Tchad veut s’affirmer désormais comme un acteur engagé dans la dynamique africaine de l’économie circulaire.

Souvent perçu à travers le prisme des urgences climatiques et humanitaires, le Tchad veut s’affirmer désormais comme un acteur engagé dans la dynamique africaine de l’économie circulaire.

Avec l’appui de la Facilité pour l’économie circulaire (ACEF) de la Banque africaine de développement, le pays a officialisé dernièrement l’adoption de sa Feuille de route nationale pour l’économie circulaire 2025–2035. Ce document stratégique, aligné sur la Vision 2030 et le plan national de développement, marque un tournant : « il ne s’agit plus seulement de recycler, mais de repousser les frontières de la croissance traditionnelle pour bâtir un modèle plus résilient et inclusif », a-t-on soutenu.

Depuis des années, dans les rues de N’Djamena, des collecteurs informels sillonnent les quartiers à la recherche de bouteilles, métaux ou plastiques à revendre. Ces pratiques, longtemps reléguées au domaine de la survie, s’apparentent en réalité à une forme d’économie circulaire spontanée, née de la nécessité. La feuille de route nationale vient reconnaître et structurer ces initiatives, en leur donnant un cadre institutionnel, un financement et des objectifs clairs. Selon toujours les explications, cette transformation s’inscrit dans un effort continental coordonné par l’ACEF et l’Alliance africaine pour l’économie circulaire (ACEA).

On sait en outre que le programme repose sur trois axes majeurs. Le premier concerne le renforcement des cadres politiques et réglementaires pour intégrer l’économie circulaire dans les stratégies de développement. Le second vise à soutenir l’entrepreneuriat circulaire, en favorisant les projets locaux innovants. Et le troisème axe se concentre sur la consolidation de la coopération africaine, en partageant expériences et bonnes pratiques. Précision a aussi été donnée qu’outre le Tchad, des pays comme le Bénin, le Cameroun et l’Éthiopie ont déjà lancé leurs propres feuilles de route, faisant émerger une dynamique régionale.

Pour les autorités tchadiennes, cette démarche va bien au-delà des enjeux environnementaux. « Cette initiative ne relève pas du luxe, mais bien d’une nécessité vitale pour l’avenir du Tchad. Elle vise à préserver les ressources naturelles, à lutter contre la pollution, à générer des emplois durables et à stimuler l’innovation locale. Elle constitue également une opportunité stratégique pour diversifier une économie encore largement dépendante du pétrole », a souligné Hassan Bakhit Djamous, ministre de l’Environnement.

Dans un contexte où plus de 3,7 millions de personnes vivent en insécurité alimentaire, où les pertes post-récoltes dépassent 200 000 tonnes par an, et où moins de 12 % de la population a accès à l’électricité, la feuille de route propose des solutions concrètes : transformer les pertes agricoles en compost, afin d’améliorer la fertilité des sols, produire du biogaz à partir des déchets animaux, pour renforcer l’accès à une énergie propre et recycler les eaux usées pour irriguer les cultures, contribuant à la résilience agricole. « En dotant le pays d’un cadre structurant et ambitieux, cette feuille de route place le Tchad sur la voie d’une croissance verte et inclusive, capable de répondre à la fois aux défis environnementaux, sociaux et économiques », a-t-on aussi fait savoir.

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