En ce mois de septembre 2025, l’Éthiopie se positionne au centre de l’agenda climatique mondial en accueillant coup sur coup deux événements majeurs : la Semaine du climat (CW2), du 1er au 7 septembre, et le Deuxième Sommet Africain sur le Climat (ACS2), prévu du 8 au 10 septembre. Selon les organisateurs, ces rendez-vous successifs traduisent la volonté du continent africain de renforcer sa voix collective face aux enjeux planétaires et de préparer activement la prochaine Conférence des Parties (COP30).
La Semaine du climat a ouvert les débats dès le 1er septembre, constituant une plateforme de dialogue entre gouvernements, experts, acteurs de la société civile et secteur privé. Placé sous l’égide de la présidence de la COP30, l’événement a servi de cadre préparatoire, afin de bâtir des consensus et de clarifier les priorités africaines avant le sommet continental. Dans la foulée, le Deuxième Sommet Africain sur le Climat (ACS2), coorganisé par le gouvernement éthiopien et la Commission de l’Union Africaine, réunira du 8 au 10 septembre chefs d’État, institutions internationales et bailleurs. Selon l’Agence de presse africaine, les discussions s’articuleront autour de l’intégration des solutions climatiques dans la vision du développement durable du continent.
Au cœur des préoccupations figure la réccurente question du financement. L’Afrique fait face à un déficit estimé à 250 milliards de dollars par an pour répondre efficacement aux besoins d’adaptation et d’atténuation du changement climatique. Le sommet vise ainsi à débloquer des ressources nouvelles, tant publiques que privées, afin de soutenir des projets concrets allant de l’agriculture durable à la transition énergétique. La mobilisation de financements internationaux, mais aussi l’exploration de mécanismes innovants à l’échelle régionale, sera l’un des grands enjeux de l’ACS2. L’objectif est clair : passer du discours aux actions tangibles.
Au-delà des aspects financiers, ces rencontres ambitionnent de mettre en avant les solutions climatiques africaines, souvent basées sur la nature et adaptées aux réalités locales. Qu’il s’agisse de la gestion durable des forêts du bassin du Congo, du développement des énergies renouvelables dans la Corne de l’Afrique ou encore des initiatives communautaires d’adaptation, le continent veut démontrer qu’il est porteur d’innovations et de modèles reproductibles à l’échelle mondiale. Sous le thème « Green Talks and Green Actions », l’ACS2 entend dépasser les débats théoriques pour aboutir à des engagements mesurables, en inscrivant l’Afrique comme acteur clé des transitions écologiques globales.
Les conclusions des deux conférences serviront directement à façonner la position africaine pour la COP30, prévue en 2025 au Brésil. Addis-Abeba apparaît ainsi comme un laboratoire diplomatique où se construit une voix africaine plus unie et plus audible dans les négociations internationales. Dans la continuité de cette dynamique, l’Éthiopie a également annoncé sa candidature pour accueillir le sommet climatique de l’ONU en 2027. Ce geste illustre son ambition de jouer un rôle moteur dans la gouvernance climatique mondiale et de faire de la capitale éthiopienne une plateforme incontournable pour le dialogue environnemental.