Ces startups qui révolutionnent l’agriculture africaine

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Des solutions innovantes, adaptées au présent et fiables pour les générations futures, l’Afrique en propose chaque jour davantage. Soucieuses du respect de l’environnement, limitées dans l’emploi des ressources non renouvelables, ces initiatives louables contribuent à l’essor d’entreprises prometteuses sur le continent. Parmi ces start-up à fort potentiel de richesse qui œuvrent pour le développement durable, Makers s’intéresse aujourd’hui aux start-up innovantes dans l’agriculture. 

SunCulture, le constructeur du système d’irrigation solaire                             

Sunculture, signifie en français la culture du soleil. Une idée curieuse, mais pourtant brillante. Depuis 2013, la startup kenyane fondée par Charles Nichols et Samir Ibrahim exploite les rayons solaires afin d’irriguer les plantations des paysans dans quatre pays d’Afrique de l’Est. Elle construit en effet un système d’irrigation solaire qui permet de capter de terre jusqu’à 2 800 litres d’eau par heure et de rediriger cette eau vers les besoins des plantes. Ce système est constitué d’une batterie ClimateSmart et d’une pompe d’irrigation Rainmaker. Grâce à l’aide du gouvernement kenyan, la jeune entreprise à fort potentiel a pu distribuer plus de 15 000 équipements aux agriculteurs locaux. Un concept qui a le mérite de contribuer à la réduction de la sécheresse et à l’accroissement de la production agricole. Car en Afrique, les rendements agricoles sont inférieurs de 50 % comparés à ceux du monde, du fait notamment que 93% des petits exploitants dépendent de la pluie pour irriguer leurs terres. Sur le plan de la protection de l’environnement, le système de pompe solaire de SunCulture, alternative aux pompes fonctionnant au diesel, pourrait éviter l’émission annuelle de 20 000 tonnes de CO2, révèle l’entreprise.

Normal donc que SunCulture séduit de plus en plus d’investisseurs. En février dernier, la startup a réussi à lever 11 millions de dollars pour son expansion. Elle compte désormais dans son portefeuille d’investisseurs, des grandes institutions financières telles que la Banque africaine de développement, le Fonds nordique de développement, le Fonds d’accès à l’énergie Off-grid… Sur la scène mondiale, elle fait partie des deux seules entreprises africaines les plus innovantes en 2021, sur les 463 qu’à recensé en mars dernier la Fast Company, un magazine américain spécialisé dans l’entrepreneuriat. Chaque année, il établit le classement des entreprises les plus innovantes (Most innovative companies) en Afrique,  en Europe et en d’Asie, sur la base de leur résilience et de leur capacité à trouver des solutions efficaces aux défis et problèmes les plus urgents de la société.

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IFarming, l’agriculture de manière efficace 

IFarming est une startup cofondée en 2017 par Rabeb Fersi. Pionnière dans le domaine de l’agriculture intelligente en Tunisie, cette jeune entreprise conçoit des applications web et mobiles pour faciliter les travaux agricoles, la transformation agroalimentaire et protéger l’environnement. Lauréate de plusieurs prix internationaux, l’entreprise propose deux solutions : Phyt’Eau et Senya. La première, Phyt’eau, est une plateforme innovante qui lie l’agriculture à l’Internet des objets en vue d’améliorer la gestion de l’irrigation en temps réel, en prédisant les doses d’irrigation nécessaires à une superficie. La seconde plateforme interactive est Senya. Elle est destinée à la planification, la gestion et le suivi de toutes les activités de production durant la campagne agricole, ainsi que l’assistance technique et scientifique de proximité, assurée par des experts de la startup. Ces deux innovations proposées par IFarming, permettent la préservation des ressources hydriques qui deviennent de plus en plus rares avec le dérèglement climatique, la rationalisation des apports en intrants agricoles tels que les pesticides et les engrais, afin de promouvoir une agriculture durable et respectueuse de l’environnement. Bien mieux, elles permettent une diminution des coûts de production agricole, notamment en énergie et en intrants, ce qui est un facteur capable de booster les rendements agricoles.  

Biodôme,  de l’engrais naturel à partir des déchets recyclés 

La start-up marocaine Biodôme a mis en place un composteur à partir des déchets alimentaires des cantines d’écoles, des restaurants, des zones industrielles… Les déchets qu’elle collecte sont par la suite transformés en engrais. L’engrais obtenu est vendu aux agriculteurs, aux éleveurs…Ce qui contribue à la réduction des dépenses de l’Etat sur la collecte des déchets, et procure de la valeur ajoutée. Bien plus, cette initiative oeuvre à la valorisation et la réduction des émissions de gaz à effet de serre, alternative à l’utilisation d’engrais chimiques et de pesticides, une meilleure aptitude des sols à la rétention d’eau et à la résistance à l’érosion grâce au compost.

L’autre innovation de la startup est la construction des prototypes, qui permettent de suivre les paramètres physiques de la décomposition optimale des déchets, et surtout la détermination d’un mélange de souches bactériennes qui pourraient être les plus efficaces pour réaliser la dégradation de la matière. Le mérite de cette initiative revient à Fatima-Zahra Beraich, promotrice de Biodôme.

Vermimart, de l’engrais écolo grâce au ver de terre

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La startup ivoirienne Vermimart, propose une réponse au problème de l’utilisation de pesticides qui engendre la production de 14% des gaz à effets de serre anthropiques, et 18% du dioxyde de carbone atmosphérique. Celle-ci réside en l’usage du lombricompostage, autrement dit, l’utilisation des vers de terre dans la transformation des déchets en engrais, mais en version améliorée. Car pour cette technique vieille de quelques décennies, la startup innove grâce aux techniques de vermi-remédiation des sols, c’est à dire, la bio-remédiation des sols, qui permet d’éliminer les contaminants chimiques des terres, la vermifiltration (les vers de terre traitent les eaux usées des communes et industries), et la vermi-agroproduction (le lombricompost restaure et améliore la fertilité du sol afin de produire des aliments sains et sans produits chimiques).

Cette technique du lombricompostage permet de piéger le carbone grâce au processus de fixation du carbone dans la matière organique du sol, réduit la production de méthane, et retient davantage d’azote. Ce qui permet de proposer une alternative écologique aux engrais nocifs pour l’environnement. Les bénéficiaires directs du projet sont les agriculteurs, les coopératives, les grandes sociétés de production, les pépiniéristes, les horticulteurs, les associations de quartier pour la vente des poubelles « lombricomposteur », et les consommateurs. Le promoteur de cette jeune entreprise est l’Ivoirien Serge Assui Wa N’Dah Kouakou.

Zenvus, la gamme hightech de la révolution agricole

Zenvus s’est révélé au monde en remportant en 2017, le prix spécial Agritech du concours de la start-up africaine de l’année du groupe OCP.  Initiative du Dr Nigérian Ndubuisi Ekekwe, Zenvus  propose une gamme de solutions intelligentes capables de révolutionner l’agriculture du continent à la fois sur le volet technique que managérial.  Les produits qui ont éblouit les membres du jury de la première édition de cette compétition en Afrique sont  Zenvus Smartfarm, un capteur de fertilité du sol et Zenvus Yield, qui permet de cartographier les sols. En plus de ces produits phares, la gamme Zenvus comprend les services zManager, journal en ligne de l’exploitation agricole, zPrice, plateforme de négociation et de détermination des prix des produits agricoles,  zCapital pour faciliter l’accès au financement grâce à de meilleures données agricoles, zCrowfund  pour accompagner les agriculteurs à  lever des fonds pour se développer,  zInsure pour l’assurance des exploitations et zMarkets pour faciliter la vente des produits.   

Canicha Djakba

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