Un projet de conservation est en cours pour les îles Barren, situées dans le canal de Mozambique, au sud-ouest de la ville de Maintirano, dans la région Melaky, à Madagascar. Cet archipel, composé de neuf îles s’étendant sur 15 à 65 kilomètres, représente un véritable sanctuaire pour la biodiversité marine malgache.
Les îles Barren abritent un vaste complexe de récifs coralliens, d’herbiers marins, de forêts de mangroves, de marais estuariens, de dunes côtières et de forêts denses semi-humides. Ce mélange d’habitats préservés, sains et productifs, soutient des écosystèmes exceptionnellement riches, comprenant 39 genres de coraux et 150 espèces de poissons.
Le Ministère de l’Environnement et du Développement Durable, en collaboration avec le Ministère de la Pêche et de l’Économie Bleue, travaille en collaboration avec des ONG partenaires en vue de mener à bien les actions de protection permanente et assurer l’équilibre écologique à long terme dans les îles Barren. Dernièrement, une délégation s’est rendue sur place pour évaluer directement la santé des récifs coralliens et les zones de nidification des tortues marines.
Par ailleurs, une co-gestion de l’archipel est en place depuis plusieurs années, impliquant l’association de la communauté locale Vezo Miray Nosy Barren et l’ONG Blue Ventures. Cette collaboration vise à bénéficier tant aux habitants qu’à la nature, en adoptant une approche fondée sur les droits humains pour plus de 4 000 petits pêcheurs présents sur le site.
Avec plus de 5,500 14 km de côtes, Madagascar possède une diversité d’habitats marins et côtiers inégalée dans l’océan Indien. Ces écosystèmes sont d’une importance capitale pour la sécurité alimentaire nationale, ainsi que pour les moyens de subsistance et la culture des populations côtières.
Pourtant, les ressources marines fragiles de Madagascar sont confrontées à des menaces sans précédent liées au changement climatique, à la destruction des habitats et à la surpêche. Le développement d’un réseau national d’aires marines protégées écologiquement robustes présente le seul moyen viable de préserver la résilience des écosystèmes sains restants.
Selon l’ONG Blue Ventures, les approches centralisées conventionnelles de la planification et de la gestion des aires marines protégées sont incapables de répondre efficacement à l’ampleur et à l’immédiateté des défis. Compte tenu de ces contraintes, l’expansion continue des efforts de gouvernance côtière locale sera essentielle pour promouvoir des stratégies de gestion adaptative socialement viables.
Mais cette même organisation reconnait que la croissance rapide et la mise à l’échelle récentes des zones marines gérées localement (LMMA) à Madagascar sont inégalées dans toute l’Afrique de l’Est et la région de l’océan Indien, avec des communautés pionnières en matière d’approches nouvelles et innovantes de la gestion des pêches et de la diversification des moyens de subsistance.
La durabilité des efforts de conservation, à l’instar du projet menée au profit des îles Barren, dépendra cependant de la capacité des acteurs à démontrer les avantages économiques et de biodiversité de la gestion durable des ressources marines. Ce défi nécessite de mettre un accent renouvelé sur la preuve, la quantification et la communication des avantages utilitaires de la biodiversité marine.
La réalisation de cette analyse de rentabilisation sera une condition préalable fondamentale pour endiguer la vague de dégradation de l’environnement marin à Madagascar et s’attaquer à la pauvreté côtière.