L’autoroute électrique reliant l’Éthiopie au Kenya, opérationnelle depuis plusieurs mois après plus de dix ans de planification et de construction, ne représente pas simplement une avancée technologique pour le transport d’électricité.
Ce projet qualifié de visionnaire s’étend sur 1 045 kilomètres entre Wolayta-Sodo en Éthiopie et Suswa au Kenya, redéfinit la connectivité énergétique de l’Afrique de l’Est.
Selon les pays bénéficiaires de ce projet structurant d’envergure, l’autoroute électrique est bien plus qu’une infrastructure, il s’agit d’un levier économique et environnemental qui relie non seulement des réseaux électriques, mais aussi des nations et des populations à un avenir énergétique commun.
La connectivité est au cœur du projet. Comme l’explique John Mativo, directeur général de la Kenya Electricity Transmission Company (Ketraco), ce projet est né de la volonté des pays de la région de partager leurs ressources énergétiques.
« Autour de 2010, les pays de l’Afrique de l’Est, en tant que pool énergétique, ont décidé qu’il était essentiel d’avoir un système interconnecté afin que tous puissent utiliser et exploiter l’énergie et se soutenir mutuellement », ajoute John Mativo.
Il a également noter que grâce à cette ligne, les pays peuvent non seulement stabiliser leurs réseaux, mais aussi mutualiser leurs ressources, comme l’hydroélectricité de l’Éthiopie et les énergies géothermiques et éoliennes du Kenya.
Un modèle de durabilité
En plus des impacts économiques et sociaux, le projet est un modèle de durabilité. Il permet de mieux intégrer les énergies renouvelables fluctuantes comme l’éolien et l’hydroélectricité dans les réseaux régionaux.
Selon John Mativo, cette infrastructure assure que « le Kenya dispose de suffisamment d’énergie verte pour soutenir notre développement industriel tout en maintenant une empreinte carbone faible. »
Le Kenya est déjà sur la voie de l’autosuffisance en énergie propre, avec une ambition de passer à 100 % d’énergies renouvelables d’ici 2030. En connectant son réseau à l’Éthiopie, le Kenya peut non seulement stabiliser son approvisionnement en énergie, mais aussi attirer davantage d’investissements dans les industries vertes.
Cette vision est partagée par les investisseurs, qui voient dans cette infrastructure un gage de sécurité énergétique et environnementale.
L’autoroute électrique Éthiopie–Kenya représente bien plus qu’un simple projet d’infrastructure ; elle incarne une vision d’avenir où l’énergie verte devient le moteur d’une coopération régionale renforcée et d’un développement durable.
Grâce à cette interconnexion, les pays de l’Afrique de l’Est peuvent partager leurs ressources énergétiques de manière efficace, tout en répondant aux besoins croissants de leurs populations et de leurs industries.
« Nous avons le potentiel non seulement de répondre à nos propres besoins, mais aussi de fournir de l’énergie à nos voisins et au-delà », assure Tewoderos Ayalew. Ce projet pionnier ouvre ainsi la voie à une prospérité partagée, tout en plaçant la région sur la voie d’une transition énergétique durable.