L’Organisation mondiale de la propriété intellectuelle (OMPI) publie chaque année le classement des pays les plus innovants. Ce classement est réalisé sur différents critères comme la production créative, les demandes de brevet, les investissements en R&D, les infrastructures, le contexte économique et les capacités d’innovation des pays.
Pour l’édition 2022 du Global Innovation Index (GII) publié par l’Organisation mondiale de la propriété intellectuelle (OMPI), en collaboration avec l’Université Cornell (États-Unis) et l’Institut européen d’Administration des affaires (INSEAD), l’île Maurice (7 rangs par rapport à 2021) se trouve en tête du classement des pays les plus innovants en Afrique. Affichant un score de 34,4 points, Port-Louis occupe la 45è place au niveau mondial dans cet indice de 132 pays classés en fonction de leur degré d’innovation. A savoir que 80 indicateurs sont utilisés pour ce classement et couvrent, entre autres, les infrastructures, l’environnement politique, les infrastructures, les entreprises, les activités de recherche & développement, le capital humain ou encore l’industrie créative. On sait en outre que dix-huit pays africains ont enregistré un progrès dans l’indice mondial de l’innovation.
L’Afrique du Sud (61è rang mondial) vient derrière Maurice à l’échelle continentale, devant le Maroc (67è rang mondial), la Tunisie (73è), le Botswana (86è), le Kenya (88è), l’Egypte (89è), le Ghana (95è) et la Namibie (96è). Le Sénégal (99è rang mondial) est aussi parvenu à intégrer le Top 10 africain. Le rapport de l’OMPI note aussi que le Botswana (+20 rangs), le Ghana (+17 rangs), le Maroc (+10 rangs), l’Ethiopie (+9), Maurice (+7) le Sénégal (+6), le Zimbabwe (+6) et l’Angola (+5 rangs) sont les pays du continent qui affichent les meilleures progressions à l’échelle mondiale. La Suisse demeure en première position devant les Etats-Unis et la Suède.
Selon les analystes, de plus en plus de pays africains donnent la priorité à la numérisation et à l’innovation. Ces pays de la région comptent sur cette stratégie pour accélérer leur reprise et établir des bases plus solides pour une croissance et un progrès continus au cours des prochaines décennies, tout en améliorant les capacités globales et la compétitivité des secteurs industriels clés.
Une vitalité portée par les start-up
L’Afrique suit ainsi la tendance mondiale qui voit les investissements dans l’innovation continuer d’augmenter. Les entreprises qui investissent le plus dans la Recherche & développement ont augmenté leurs dépenses dans ce domaine de près de 10% pour atteindre plus de 900 milliards de dollars en 2021, un montant supérieur à celui enregistré en 2019 avant la pandémie de Covid-19. De leur côté, les opérations de capital-risque ne cessent de se multiplier en Afrique comme ailleurs. « Une véritable révolution anime l’innovation aujourd’hui, guidée par les vagues de l’ère numérique et de la Deep Science », a constaté Bruno Lanvin, coauteur de l’édition 2022 de l’indice mondial de l’innovation.
De Maurice à l’Afrique du Sud en passant par le Kenya, on remarque que les pays africains les plus innovants peuvent miser sur le dynamisme de leur écosystème des start-up. Ainsi, l’Afrique du Sud a réalisé d’importants progrès dans l’accès au financement des jeunes entreprises à fort potentiel, la capitalisation boursière des entreprises, le développement des réseaux d’entrepreneurs et la rémunération de la propriété intellectuelle. L’île Maurice, pour sa part, brille par la qualité de son système d’innovation aussi bien en politique, dans les affaires que dans l’accès au crédit. Quant au Kenya, ses jeunes pousses disposent d’une capacité d’innovation élevée, ce qui a permis à ce pays de l’Afrique de l’Ouest d’obtenir des résultats constants depuis dix ans.
On peut constater en effet que les pays africains les plus innovant figurent aussi en grand nombre dans le classement des pays où les start-up sont les plus actives. Le centre de recherche StartupBlink, qui compare les écosystèmes technologiques et innovants de la planète, retient onze pays africains dans son classement, dont l’Afrique du Sud, le Kenya, le Rwanda, le Nigéria, le Maroc et la Tunisie. Pour réaliser ce classement, StartupBlink se base sur un algorithme, construit avec des partenaires qui fournissent des données, Crunchbase, SEMrush, Onusida et Meetup, mais aussi plus de 40 gouvernements, municipalités et organisations de développement économique. Le classement est réalisé en fonction de trois paramètres : le nombre de start-up, leur qualité et leur capacité d’innovation et leur environnement commercial.