Les présidents et chefs d’Etats sont souvent perçus comme des modèles de réussite. Mais quel est le bagage intellectuel et académique de ceux qui nous gouvernent ? Du doctorat au plus petit diplôme universitaire, Makers vous propose un focus sur ces 10 présidents africains les plus diplômés.
Jorge Carlos de Almeida Fonseca, le professeur
À la tête de l’État du Cap Vert depuis septembre 2011, Jorge Carlos de Almeida Fonseca est diplômé d’une licence et d’une maîtrise en sciences juridiques de l’Université de Lisbonne au Portugal. Après des études à la faculté de droit de Lisbonne où il obtient un master en sciences juridiques, il enseigne dans cette même université. Il devient chercheur en droit pénal à l’institut Max-Planck de Fribourg en 1986 puis professeur de droit et procédure pénale à l’Institut de médecine légale de Lisbonne et professeur associé invité à Macao en 1989-1990. Il est aujourd’hui le seul président du continent à être professeur d’université.
Alassane Ouattara, l’économie au bout des doigts
Le président de la République de Côte d’Ivoire est un as de l’économie. Ses diplômes et son expérience sur la scène mondiale, africaine et nationale l’attestent. En effet, grâce à une bourse obtenue en 1967, il s’inscrit à l’Université de Pennsylvanie aux Etats-Unis, où il obtient successivement un master en économie, puis un doctorat. Convoité par plusieurs institutions monétaires internationales avant même l’obtention de son doctorat, Alassane Ouattara a travaillé pour le Fonds monétaire international (FMI), où il occupait en 1994 le prestigieux poste de directeur général adjoint. Dans la sous-région Afrique de l’Ouest, il a été le gouverneur de la Banque centrale des Etats d’Afrique de l’Ouest (BCEAO). Avant de devenir président de la Côte-d’Ivoire, Alassane Ouattara a été à la tête d’un comité interministériel sur la relance économique en Côte d’Ivoire sous Houphouët-Boigny.
Le roi du Maroc, docteur en droit
A 57 ans, Mohammed VI règne depuis 20 ans à la tête du Royaume du Maroc. Il a obtenu un doctorat en droit obtenu avec mention « très honorable » à l’université française de Nice Sophia Antipolis en 1993. Le roi du Maroc détient aussi une licence en droit à la Faculté des sciences juridiques, économiques et sociales, obtenu à l’Université de Rabat, de même qu’un Certificat d’études supérieures (CES) en sciences politiques avec mention. Il a fait ses études primaires et secondaires au Collège royal et a obtenu son baccalauréat en juin 1981.
Faure Gnassingbé, le fruit de grandes écoles de commerce
Le président du Togo, Faure Gnassingbé, tient à son actif une maîtrise en administration des affaires de l’Université de Paris-Dauphine, et un MBA de l’université de Georgetown (Washington) aux Etats-Unis. Né en 1966 à Afagnan au Togo, il est président de ce pays depuis 2005, année au cours de laquelle il succède à son père décédé.
George Weah, un parcours à succès
A l’évocation de son nom, l’on pense d’abord au football. C’est normal, George Weah c’est d’abord ce grand footballeur qui a réussi l’exploit d’obtenir en 1995 le titre de ballon d’or du championnat européen, alors qu’il n’était pas de ce continent. Mais le sport n’est pas le seul domaine où il excelle. Georges Weah a réussi à se reconvertir dans la politique, et à atteindre la fonction de président de la République du Libéria depuis 2018. En tant qu’homme politique, ce qui le démarque, c’est aussi son parcours académique. Né en 1966 à Monrovia, Georges Weah a obtenu une licence en gestion des sports à l’Université Parkwood à Londres, un diplôme en administration des affaires à l’Université d’Evry à Miami ainsi qu’une maîtrise en gestion de la Graduate School of Management de Keller.
Macky Sall, le pétrochimiste devenu président
L’actuel président du Sénégal est un scientifique bourré de diplômes. Son parcours universitaire commence à l’Institut des Sciences de la Terre (IST) de Dakar, d’où il en sort ingénieur géophysicien. Il poursuit sa formation et devient ingénieur géologue à l’École nationale supérieure du pétrole et des moteurs (Enspm) de l’Institut Français du Pétrole (IFP) de Paris. Macky Sall est membre de plusieurs associations nationales et internationales de géologues et de géophysiciens. Grand-croix de l’ordre international des Palmes académiques du CAMES en 2013, le président Macky Sall est docteur honoris causa de six universités, notamment l’Université Abomey-Calavi du Bénin, l’Université de Genève, de l’Université Suisse UMEF Genève, de l’Université Pukyong de Busan, République de Corée, du Conservatoire des Arts et Métiers, (Cnam) France.
Paul Biya, un expert en droit publique
Paul Biya, le président de la République du Cameroun a 86 ans, et son parcours académique ne date pas d’hier. Après ses études secondaires au lycée général Leclerc à Yaoundé, Paul Biya passe successivement à Paris par le lycée Louis-le-Grand, alors considéré comme l’un des grands lycées réputés pour ses classes préparatoires, puis à la Sorbonne à l’Institut d’études politiques couramment appelé « Sciences Po », où il obtient une licence en droit public en 1961. Il obtient également un diplôme en droit public à l’Institut des hautes études d’Outre-mer. De ses confrères présidents de pays africains, il est l’un des rares présidents à avoir étudié la politique. Paul Biya est par ailleurs docteur Honoris Causa de l’Université du Maryland aux Etats-Unis, professeur honoraire de l’Université de Beijing en République populaire de Chine.
Roch Marc Christian Kaboré, l’expert en gestion des entreprises
Président du Burkina Faso depuis 2015, Roch Marc Christian Kaboré affectionne l’économie et en a fait l’objet de ses études. Parti poursuivre son cursus académique en France, il y obtient tour à tour un Diplôme d’études universitaire général I et II, puis une licence en sciences économiques, et une maîtrise dans le même domaine à l’Université de Dijon en 1979. Il acquiert également un Diplôme d’Études Supérieures Spécialisées (Dess) dans le domaine de la gestion, ce qui lui confère le certificat d’aptitude en administration et gestion des entreprises.
Hage Geingob, diplomate depuis l’université
Hage Geingob est le président en exercice de la Namibie depuis 2015. Cette carrière, il l’a préparée à la faculté des études supérieures de la New School à New York, où il a obtenu une maîtrise en relations internationales. Mais avant cela, le président namibien s’est également formé à l’Université de Fordham à New York aussi, où il a obtenu une licence en lettres.
D’autres présidents, décédés ou déchus, forçaient l’admiration de par leurs parcours scolaire, comme, par exemple, Robert Mugabe au Zimbabwe. Feu le président avait obtenu sept diplômes académiques dans des spécialités différentes, dont cinq Bachelors, un master en droit ainsi qu’un autre en sciences économiques.
Le président tanzanien John Magufuli, décédé en début d’année, détenait un doctorat en chimie de l’Université de Dar es Salam en Tanzanie. Ibrahim Boubacar Keïta du Mali, récemment destitué de ses fonctions par un coup d’Etat, a quant à lui étudié à la faculté des lettres de l’Université de Dakar, puis à l’Université Panthéon-Sorbonne et à l’Institut d’Histoire des Relations internationales contemporaines (Ihric). Il est titulaire d’une maîtrise d’histoire et d’un diplôme d’études approfondies en politique et relations internationales. Tout comme lui, le Béninois Yayi Boni, déchu du pouvoir en 2016 suite à l’élection présidentielle, est diplômé de l’Université Paris-Dauphine, où il a obtenu un doctorat en économie. La première femme présidente en Afrique fait également partie de cette classe d’intellectuels africains. Pur produit de Harvard, Ellen Johnson Sirleaf, ancienne présidente du Libéria, a obtenu un diplôme d’économie de l’Université du Colorado en 1970, puis un master en administration publique de la prestigieuse université d’Harvard en 1971.
Canicha Djakba