Le monde a salué l’accord inédit sur le traité sur la conservation et l’utilisation durable de la biodiversité marine des zones ne relevant pas de la juridiction nationale, c’est-à-dire en haute mer, lors de la 5e session de négociations intergouvernementale qui s’est tenue au siège des Nations unies à New York du 20 février au 4 mars.
Les océans sont les principaux réservoirs de la biodiversité dans le monde, ce sont des puits de carbone essentiels à la régulation du climat et donc indispensables dans la lutte contre le dérèglement climatique. Ils constituent plus de 90 % de l’espace habitable sur la planète et abritent quelques 250 000 espèces connues ainsi que de nombreuses espèces encore inconnues.
Peu de temps après l’adoption d’un accord lors de la COP15 biodiversité visant à protéger 30 % des terres et 30 % des mers d’ici à 2030, l’adoption de traité sur la conservation et l’utilisation durable de la biodiversité marine en haute-mer est considérée comme une étape clé pour protéger l’océan et sa biodiversité et permettre un juste partage de ses ressources. Un traité a vocation à élaborer un instrument international juridiquement contraignant afin de renforcer la gouvernance de la haute mer et d’établir les outils nécessaires à une protection effective de l’océan et à une utilisation durable de ses ressources.
L’approche multilatérale privilégiée
Bref, les lignes bougent et cette nouvelle étape qui vient d’être franchie ouvre la voie à des avancées essentielles comme la création d’aires marines protégées en haute mer, des obligations pour les États d’évaluer l’impact environnemental des nouvelles activités qu’ils projettent en haute mer ou encore le partage juste et équitable des bénéfices de découvertes faites dans les océans, ce qui pourraient être déterminantes pour les sciences, les technologies ou la médecine. On note également le renforcement des capacités des États en développement, notamment en Afrique, en matière de recherche scientifique et d’aptitude à assurer une bonne gouvernance des aires marines.
L’Afrique a participé au processus de négociations commencé il y a plus de quinze ans, afin de tenir le niveau d’ambition nécessaire. Le continent qui a prôné l’approche multilatérale de négociations ayant permis d’aboutir à un accord mondial, juste et applicable. A remarquer également que nombre de pays du continent ont décidé des mesures ambitieuses pour mieux gérer leur biodiversité marine et côtière.
Rappelons, enfin, que les efforts pour une meilleure protection des océans et de la biodiversité marine ont été marqués par la tenue de grandes rencontres comme le One Ocean Summit de Brest et lors de la conférence de Lisbonne pour les océans en 2022. Ce qui a abouti au lancement de la Coalition de Haute Ambition pour les océans (High Seas Alliance). Cette coalition, qui regroupe désormais 51 membres, s’inscrit également dans la continuité des annonces faites lors de la COP27 en Egypte en faveur de l’interdiction totale de l’exploitation minière des grands fonds marins.