ZLECAF – Qu’attendre de la zone africaine de libre-échange ?

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Le continent africain est en pleine mutation. Le mouvement de rapprochement et d’union des peuples d’Afrique est en marche et fait de l’intégration africaine une réalité. Sur le plan économique, le continent décide de prendre son destin en mains par la mise en œuvre des politiques et projets salvateurs. L’une des réponses économiques qui doit faire bouger l’Afrique est la zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf). Mais que faut-il en attendre ?

Le secrétaire général de la zone de libre-échange continentale africaine, Wamkele Mene, lors d’un webinaire organisé par l’Africa CEO Forum le 10 juin 2020, déclarait : « L’entrée en application de l’accord de libre-échange doit être un moteur de la résilience de l’Afrique ». Cet espace voulu et créé est un coup d’accélérateur pour la dynamisation de l’économie africaine. C’est d’ailleurs ce qu’avait compris le président sud-africain Cyril Ramaphosa au moment où il assurait la présidence de l’Union Africaine. « La zone continentale africaine de libre-échange va fondamentalement changer la donne économique de notre continent. J’appelle les entrepreneurs de notre nation à saisir les nombreuses opportunités que ce dénouement historique offre pour explorer de nouveaux marchés et construire de nouveaux partenariats », avait-il tweeté.

La genèse de la création de la zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf)

Le développement de l’Afrique est l’une des préoccupations de ses organisations régionales. L’idée de la création ZLECAf n’est pas née du jour au lendemain et a germé avec le temps, jusqu’à sa concrétisation. Ce projet de création de la ZLECAf est le ”petit-fils” du plan d’actions pour le développement économique de l’Afrique, dont l’Union Africaine s’est dotée en 1980 à Lagos au Nigeria. Le père de ce projet est le traité d’Abuja conclu en 1991 et instituant la Communauté Économique Africaine. La volonté de créer une zone de libre échange pour l’Afrique a donc bravé le temps. C’est en 2012 que le projet de ZLECAf a été adopté par l’Union Africaine. Il a fallu attendre l’année 2018 pour la signature du traité du marché commun et janvier 2021 pour l’entrée en vigueur de la ZLECAf.

ZLECAf, plus grande zone de libre-échange mondiale ?

Les attentes issues de la naissance de la zone de libre-échange sont nombreuses. Ses promesses sont aussi généreuses. Selon un rapport de la Banque mondiale, la mise en œuvre effective de la ZLECAf va sortir cent millions d’africains de la pauvreté. Pour Wamkele Mene, ce sera le moyen de réduire l’écart de revenus entre les sexes et l’occasion pour les petites et moyennes entreprises d’accéder à de nouveaux marchés. La zone vise donc l’ouverture du marché africain dans sa globalité à toute entreprise africaine.

Une certitude, la ZLECAf  va être la plus grande zone de libre-échange au monde. Avec plus d’un milliard de personnes et 54 pays, elle constitue un marché non négligeable au plan mondial. Et a l’avantage de favoriser le commerce intra-africain. Ceci devrait avoir pour conséquence l’augmentation de  la concurrence, la baisse des prix, l’accroissement du pouvoir d’achat et de la consommation. Dans la zone, les droits de douanes sont supprimés pour faciliter la circulation des biens et des personnes. La ZLECAf  promet donc de faire tomber les barrières tarifaires et d’accroître la productivité économique. Et à en croire la Commission économique des Nations unies pour l’Afrique, l’augmentation de cette productivité devrait être de 52% en deux ans. La ZLECAf est une opportunité pour l’Afrique. Elle vise à donner une nouvelle dimension au commerce et aux affaires dans l’espace africain. Le but est de  souder et consolider l’économie africaine par le commerce intra-africain. Mais ce projet engendre aussi de nombreuses critiques.

Compétition entre entreprises et baisse des recettes fiscales

Beaucoup d’observateurs et entrepreneurs craignent notamment une concurrence déloyale entre petites et grandes entreprises, du fait de la suppression des barrières douanières et des préférences nationales ou régionales. La ZLECAf risque aussi de créer un manque à gagner pour les États sur le plan fiscal du fait de la baisse des droits douaniers qui constituent une partie de l’assiette fiscale des Nations. La ZLECAf, nouvellement opérationnelle, n’est pas encore connue de toutes les entreprises en Afrique. Les États africains doivent faire un travail de communication et de sensibilisation dans ce sens. Les pays d’Afrique tentent une belle aventure d’unité commerciale et économique. Et certains veulent même aller plus loin, avec la concrétisation de l’unité monétaire. La future monnaie unique de l’Afrique de l’Ouest, l’Eco, pour l’instant au point mort, pourra-t-elle s’étendre à tout le continent ?

Materne Aguessy

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