Un premier semestre 2022 brillant pour les start-up africaines !

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L’Afrique des start-up a largement attiré durant les six premiers mois de cette année, et établit un nouveau record en matière de levée de fonds. Selon la plateforme The Big Deal, l’Afrique est aussi le seul continent a avoir connu une augmentation significative des financements captés par les jeunes pousses à fort potentiel, notamment au cours du deuxième trimestre 2022.

Pour la première fois, l’Afrique est parvenue à enregistrer une performance meilleure que les autres parties du monde. Au cours du premier semestre de cette année, soit de janvier à juin 2022, les start-up africaines ont levé un financement total de 3,1 milliards USD. Rien qu’entre avril et juin 2022, ces entreprises ont signé pour plus de 1,3 milliard USD de financements, soit une augmentation plus que significative de +125 % en glissement annuel.

Il s’agit d’une très belle performance, dans la mesure où le continent se trouve être la seule région au monde à connaitre une croissance des fonds levés par ses start-up par rapport à la même période en 2021. En effet, au cours du premier semestre de 2022, dans les autres continents, les financements levés ont chuté en moyenne de -29 %. La baisse a été de -69% en Amérique du Sud en glissement annuel, – 29% en Asie et -26 % en Europe et aux Etats-Unis.

Cette belle performance africaine été portée notamment par trois importantes transactions au cours du premier trimestre de 2022. La première concerne le financement de 100 millions USD obtenu par la Tunisienne InstaDeep, spécialisée dans l’intelligence artificielle, en janvier. Il y a eu ensuite, un mois plus tard, l’opération lancée par la fintech nigériane Flutterwave, pour un montant de 250 millions USD.  La troisième est la levée de 105 millions USD réussie par Moove Africa à la mi-mars.

Une avance à consolider

D’après The Big Deal, les fonds captés par les start-up africaines pourraient largement dépasser les 7 milliards USD d’ici à la fin de cette année, soit un nouveau record pour le continent. En 2021, le continent avait déjà surpris quand ses start-up avaient levé 4,3 milliards USD sur l’ensemble de l’année. Même si, comparée aux autres continents, l’Afrique était encore largement derrière. « Les start-up d’Amérique latine avaient levé près de 13 fois plus de fonds que les start-up d’Afrique, et il semble que pour le continent africain, rivaliser avec son voisin transatlantique était complètement hors de propos », avait d’ailleurs fait remarquer la plateforme.

A l’Afrique maintenant de consolider ses belles performances, et de faire toujours mieux. Elle doit lever au moins 1,8 milliard USD pour ne pas enregistrer son premier trimestre de croissance trimestrielle négative. Mais les analystes se montrent optimistes quant à la capacité des start-up africaines à tenir le rythme. Ils citent à titre de référence la fintech ghanéenne Zeepay qui, près d’un an après sa dernière opération de levée de fonds, vient de décrocher sans difficulté des ressources supplémentaires (10 millions USD) pour étendre ses services de paiements en Afrique. Le financement a été mobilisé auprès de Symbiotics à hauteur de 9 millions USD, le reste ayant été fourni par un fonds d’investissement domicilié à Maurice.

Plus de 1000 investisseurs attendus

Le succès de la start-up de logistique nigériane OnePort 365 est aussi donné en argument. La spécialiste de la logistique et du négoce de matières premières en Afrique vient en effet d’encaisser 5 millions USD afin d’étoffer ses équipes, d’améliorer sa technologie et de s’étendre sur le continent d’ici le quatrième trimestre. Le tour d’amorçage a été mené par Mobility 54, le véhicule de capital-risque piloté par le Japonais Toyota Tsusho et le Français CFAO. En Afrique de l’Est, la réussite de Copia Global (commerce électronique), qui a levé 50 millions USD lors d’un tour de table (série C) organisé par Goodwell Investments, une firme néerlandaise qui parie essentiellement sur le continent, demeure encore un sujet récurrent chez les analystes.

En tout cas, les jeunes pousses du continent sont de plus en plus décomplexées, redoublent d’ambition et parviennent à convaincre davantage d’investisseurs internationaux. Ces derniers qui reconnaissent qu’il est beaucoup plus aisé aujourd’hui de dénicher des start-up matures (dans le sens de prêtes à opérer une levée) à fort potentiel en Afrique.  Si la fintech demeure en tête, les autres secteurs montent également en puissance. Les prévisionnistes tablent déjà sur plus de 1000 investisseurs séduits par les entreprises africaines à croissance rapide en 2023, contre moins de 900 cette année.

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