Transition énergétique : l’Afrique centrale appelée à s’activer

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La partie centrale du continent est à la traine en matière de transition énergétique.

La partie centrale du continent est à la traine en matière de transition énergétique. Raison pour laquelle l’Agence internationale pour les énergies renouvelables (Irena) et la Banque africaine de développement (Bad) poussent les pays de la région à accélérer la cadence.

La transition énergétique désigne d’abord et avant tout un processus de très lente sortie du pétrole reposant sur les mécanismes de marché (comme la bourse du carbone), les technologies vertes et l’utilisation accrue des formes d’énergies renouvelables. Il s’agit de mécanismes permettant d’internaliser les externalités négatives environnementales causées par les énergies fossiles. La transition correspond à un projet de diminution globale nette de la consommation énergétique de toute nature et de refonte de l’organisation de l’ensemble des systèmes énergétiques où la substitution entre énergies fossiles et renouvelables est indissociable d’une décentralisation et d’une déconcentration des infrastructures de production et de distribution.

Selon l’Agence internationale pour les énergies renouvelables, la transition énergétique est une voie pour la transformation du secteur énergétique mondial de l’énergie fossile vers une énergie zéro carbone d’ici la seconde moitié du siècle. Au cœur de cette démarche se trouve la nécessité de réduire les émissions de CO2 liées à l’énergie pour limiter le changement climatique. Malheureusement, les technologies nécessaires à l’exploitation des capacités des pays en énergies renouvelables restent très peu développées en Afrique centrale.

Enorme potentiel à exploiter

Au Cameroun, la production d’électricité à partir d’énergie renouvelable est qualifiée de stable mais peu dynamique avec une moyenne de 0,74 million de kWh. Au Congo, l’énergie électrique produite à partir des ressources renouvelables est jugée faible avec une moyenne de 0,21 million de kWh. En revanche, en RD Congo, l’électricité produite à partir des énergies dites vertes est plus élevée et plus stable avec une moyenne de 2,58 millions de kWh. Quant à la Guinée Équatoriale, la moyenne n’est que de 0,1 million de kWh. Le Gabon, pour sa part, produit en moyenne 0,28 million de kWh d’électricité à partir des ressources renouvelables. Pour la Centrafrique, les données de production d’énergie à partir de sources d’énergies renouvelables hors énergie hydroélectrique à ce jour ne sont pas quantifiées.

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En somme, la RD Congo et le Cameroun sont les pays qui produisent le plus d’énergie électrique à partir de ressources renouvelables. Mais, globalement, la production d’électricité à partir de ressources énergétiques respectueuses de l’environnement est très peu développée dans la région. D’après la Banque africaine de développement (BAD), l’Afrique centrale doit s’activer pour rattraper son retard en matière de transition énergétique. La région, peut, pour cela miser sur ses importantes richesses naturelles.

L’Afrique centrale dispose en effet d’abondantes ressources renouvelables, notamment solaires et hydroélectriques. La région a une irradiation solaire moyenne annuelle élevée de 2000 kWh par mètre carré. Les vitesses du vent sont faibles, en moyenne 4 mètres par seconde dans des pays comme l’Angola et le Tchad, les seuls endroits possibles pour le développement de l’énergie éolienne en Afrique centrale au sens de la Communauté économiques des États de l’Afrique centrale (CEEAC).

Mobiliser plus de ressources

L’Université de technologie de Delft estime, en outre, les capacités techniques installables de la région à 1 055 GW pour le solaire et 31 GW pour l’éolien. Le potentiel hydroélectrique est évalué à 767 GW, avec des pics en Angola pour le solaire, au Tchad pour l’éolien et en RD Congo pour l’hydroélectricité. Ainsi, la région pourrait bénéficier d’une plus grande diversification de l’hydroélectricité vers le solaire et l’éolien.

Les données récoltées révèlent également que le taux d’accès moyen des populations aux énergies propres est respectivement de 74,266 % au Gabon et de 31,101 % en Guinée équatoriale. Le Gabon et la Guinée équatoriale sont les pays de la région où les ménages utilisent le plus des énergies propres pour faire la cuisine. Les pays de la région où les populations ont faiblement accès aux énergies propres pour la cuisine sont la RD Congo, le Tchad et la République centrafricaine, avec respectivement des taux d’accès moyens de 3,81 %, 3,161 % et 0,807 %.

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Constat est fait, enfin, que les stratégies, mécanismes et plans existants pour la lutte contre les changements climatiques et pour accélérer la transition énergétique restent insuffisants et sous financés dans la plupart des pays de l’Afrique centrale. Afin d’accélérer les investissements dans ce domaine, des dispositifs internationaux ont été mis en place pour soutenir les pays disposant de faibles capacités de financement, mais de gros efforts restent à faire. Les besoins de financement cumulés pour la région, afin de répondre de manière adéquate aux défis qui s’imposent sont estimés en moyenne à environ 172,32 milliards USD sur la période 2020-2030, soit 15,67 milliards USD par an.

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