L’Egypte veut promouvoir l’économie circulaire dans le domaine de la téléphonie. C’est dans ce cadre qu’est menée l’initiative conjointe de l’Organisation des Nations Unies pour le Développement Industriel (ONUDI) et Orange pour la mise en place dans le pays d’un marché de seconde main d’appareils mobiles et d’équipements réseaux/IT de haute qualité et viable.
L’ambition est de favoriser la transition vers une économie inclusive, climatiquement neutre et circulaire pour la chaîne de valeur égyptienne de l’électronique et des TIC. La production égyptienne de déchets électroniques représente 20 % de la production totale en Afrique. Le gouvernement égyptien s’est fixé pour objectif de porter le taux de recyclage à 25 % d’ici 2030, tout en garantissant l’élimination responsable de l’intégralité des déchets dangereux. Le premier centre de reconditionnement sera construit en Égypte courant 2024 et permettra de former les techniciens recrutés localement.
Selon l’ONUDI et Orange, transformer les marchés égyptiens des appareils mobiles et des équipements réseaux/IT s’inscrit dans un programme impliquant un vaste réseau de partenaires locaux et internationaux, dont Nokia, Cordon Group qui est en train de s’établir en Egypte, Sofrecom Group, eTadweer… Ce projet pilote fait partie du projet global Switch to Circular Economy Value Chains (SWITCH2CE), cofinancé par l’Union européenne et le gouvernement finlandais. “Ce projet servira plusieurs objectifs clés afin de favoriser l’économie circulaire en Egypte dans les TIC et les chaines de valeur électronique”, a-t-on aussi fait savoir.
“Soutenir l’adoption de pratiques et de politiques d’économie circulaire : l’initiative vise à accélérer le développement de pratiques et de politiques d’économie circulaire en Égypte en responsabilisant les citoyens et en préconisant un changement des comportements en faveur du recyclage et de la circularité. En accompagnant un meilleur recyclage des déchets électroniques et en prolongeant la durée de vie des équipements, ce projet pilote devrait avoir un impact positif sur l’environnement, au travers notamment de la réduction de l’empreinte carbone”, a souligné aussi l’ONUDI.
Des objectifs ambitieux
Pour le développement d’une infrastructure locale, des centres de reconditionnement des appareils mobiles et des équipements réseaux/IT seront créés pour desservir le marché local, avec l’ambition de faire de l’Égypte un hub dans le domaine en Afrique et au Moyen-Orient. Des techniciens locaux seront recrutés et formés, des programmes de formation professionnelle certifiante seront introduits et de nouvelles pratiques favorisant les transitions circulaires dans le secteur de l’électronique seront mises en œuvre.
Pour les autorités égyptiennes, la vision est basée sur la réparation, la durabilité et le reconditionnement des appareils et des équipements pour leur offrir une seconde vie est une approche pertinente pour relever le défi qui consiste à rendre plus durables les secteurs des TIC et de l’électronique en Égypte et dans la région. A savoir que le marché égyptien des télécommunications est l’un des plus importants d’Afrique et du Moyen-Orient, tant en termes de contribution au PIB que de nombre d’utilisateurs Internet et mobile (respectivement 85,8 millions et 105,01 millions en 2023).
L’Égypte est également l’un des plus gros producteurs de déchets électroniques en Afrique. Toutefois, les entreprises de recyclage s’efforcent de trouver des méthodes économiquement viables pour collecter et convertir ces déchets en ressources secondaires, et 15 à 20 % sont recyclés selon le Programme des Nations unies pour l’Environnement. L’Égypte s’est fixé des objectifs ambitieux pour améliorer ses systèmes de gestion des déchets, y compris en ce qui concerne les déchets électroniques. Le plan Egypt Vision 2030 prévoit d’augmenter le taux de recyclage à 25 % d’ici à 2030, tout en garantissant l’élimination sécurisée de 100 % des déchets dangereux.