Portrait : Maktar Diop, directeur général de la Société financière internationale

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Le Sénégalais de 61 ans est, depuis le 1er mars 2021, le premier Africain à occuper le poste de directeur général de la Société financière internationale (SFI), institution de la Banque mondiale en charge de l’investissement dans le secteur privé.

En prise à de multiples défis, la Banque mondiale a fait appel à Maktar Diop pour diriger la branche de la Société financière internationale. Depuis le 1er mars 2021, le Sénégalais de 61 ans a pris le portefeuille du développement du secteur privé des pays du Sud. Il a été nommé à ce poste le 18 février, par le président du Groupe de la Banque mondiale, David Malpass. Pour ce dernier, les compétences de Maktar Diop sont à la hauteur des multiples défis qui l’attendent à la SFI, l’institution qui propose des financements aux privés dans les pays en voie de développement.

Makhtar Diop est un économiste de formation et de carrière. Au moment de sa nomination, il occupait depuis 2018, la fonction de Vice-président de la BM en charge des infrastructures. De 2012 à 2018, il a été Vice-président de la Banque mondiale pour l’Afrique subsaharienne. Makhtar Diop y a supervisé des engagements d’un montant record de 70 milliards de dollars, afin de répondre aux grands défis de développement des pays d’Afrique.

Plus tôt dans sa longue carrière de fonctionnaire de la Banque mondiale, Makhtar Diop a été directeur de l’institution dans plusieurs pays, notamment au Brésil, au Kenya, en Erythrée et en Somalie. Il a par ailleurs été directeur chargé des finances, du secteur privé et de l’infrastructure pour l’Amérique latine et les Caraïbes. Sa carrière d’économiste l’a également menée au Fonds monétaire international (FMI) de 1997 à 2000. Une institution qu’il a quittée pour devenir ministre de l’Économie et des Finances du Sénégal, dans le second gouvernement de Moustapha Niasse, entre avril 2000 et mai 2001. Un an à ce poste aura suffit au ministre pour initier d’importantes réformes, telles que la restructuration de la Direction des douanes et l’informatisation des services du Trésor, ce qui a permis une augmentation considérable des recettes malgré la baisse des cours des matières premières cette année-là.

Sur le plan académique, Makhtar Diop a étudié l’économie au Royaume-Uni. Il détient un Master de l’Université de Warwick et un Master de philosophie de l’Université de Nottingham ainsi qu’un diplôme en finances de l’École supérieure des sciences commerciales appliquées à Paris.

Acteur majeur d’une période décisive

La nomination de Makhtar Diop intervient dans un contexte de pandémie qui soumet à rudes épreuves les économies mondiale et davantage celles des pays en voie de développement. Impactées par la chute des cours des matières premières et la baisse des activités commerciales, ces pays attendent des mesures salutaires des partenaires financiers et techniques. Une réponse que devra apporter le nouveau directeur général de la SFI.

Les compétences de l’économiste « aideront le groupe de la Banque mondiale à apporter une réponse rapide à la crise mondiale et contribueront à bâtir une reprise verte, résiliente et inclusive », a précisé le président de la Banque mondiale en présentant son nouveau collaborateur.

Cette réponse commence à se mettre en place, avec notamment le décaissement des fonds pour l’accès au  vaccin contre la Covid-19 de tous les pays, précisément ceux en voie de développement. 200 pays bénéficieront de l’initiative Covax. Elle aura coûté 3 milliards de dollars à la Banque mondiale. D’autres initiatives restent cependant attendues. L’économiste en a conscience. « Le secteur privé a un rôle essentiel à jouer dans le développement. (…) Mon objectif est de contribuer à ramener les flux d’investissement dans les pays émergents pour préserver les emplois et créer des opportunités d’emploi à long terme, en particulier dans les pays les plus pauvres », a-t-il précisé au cours de sa première conférence de presse en tant que nouveau responsable de la SFI.

Il devra en outre « approfondir et dynamiser la stratégie 3.0 de l’IFC consistant à créer des marchés de manière proactive et à mobiliser des capitaux privés à grande échelle » a indiqué le président du Groupe de la BM. Il est également attendu sur le respect des engagements politiques de l’IFC, à travers notamment l’augmentation des investissements dans les domaines du climat et de l’égalité des sexes, ainsi que le soutien aux pays touchés par des conflits ou considérés comme fragiles.

Membre du groupe de la Banque mondiale, l’IFC est la plus importante institution mondiale d’aide au développement, dont les activités concernent exclusivement le secteur privé dans les pays en développement.

Canicha Djakba

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