Quelles perspectives pour l’économie africaine ?

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Dans le document intitulé « Fitch Ratings Perspectives 2022 » pour l’Afrique, l’agence de notation internationale estime que les pays de la région devraient globalement suivre les tendances économiques antérieures pour cette année.

Si plusieurs pays sont toujours aux prises avec la détérioration de leur bilan liée à la crise sanitaire, les mises à jour récentes du Bénin, de la Côte d’Ivoire, du Gabon ou encore des Seychelles montrent cependant que certains pays ont montré une remarquable capacité de résilience. En Afrique de l’Est, les perspectives négatives sur les notations du Kenya, du Rwanda et de l’Ouganda reflètent les inquiétudes quant l’aptitude de ces pays à renverser la tendance à la hausse de leurs dettes publiques.

En Afrique de l’Ouest, Fitch soutient que la croissance au Bénin et en Côte d’Ivoire restera forte, avec respectivement 6,7% et 6,2% prévus pour 2022, et que les niveaux d’endettement resteront bien inférieurs à la médiane régionale qui est de 40,75% du PIB. En revanche, le Ghana vient de voir sa notation abaissée par défaut des émetteurs (IDR) à long terme en devises étrangères (LTFC), passant de « B- » à « CCC ».

En Afrique australe, les pays comme le Lesotho et la Namibie s’efforcent toujours de stabiliser leurs finances publiques dans un contexte de faible croissance et de défis sociopolitiques. Le Mozambique (3,8% de croissance prévue pour 2022) pourrait être stimulé à moyen terme par les projets de gaz naturel, mais une insurrection et les problèmes de gouvernance pourraient tout remettre en cause.  Ce qui n’est pas le cas du Botswana qui table encore cette année sur une croissance supérieure à 5% grâce à sa production de diamants qui devrait augmenter de 14%.

Quant aux exportateurs de pétrole, à l’instar du Nigéria (2,7% de croissance), de l’Angola (2,8%), de la République du Congo (2,4%) ou du Gabon (2,9%), Fitch rappelle qu’ils ont déjà traversé une période d’ajustement depuis la crise pétrolière de 2014-2015 et pourront profiter de la flambée des prix. Le Cameroun (3,6%) bénéficie également d’une appréciation positive, notamment en matière de gestion de la dette publique (notée « B » assortie d’une perspective stable). Pour les petites îles dépendantes du tourisme comme le Cap-Vert (2,9%) et l’île Maurice (5%), elles pourront miser sur la reprise des voyages d’agrément.

L’Afrique du Sud peut souffler

Fitch Ratings a confirmé, jeudi 7 juillet, la notation à long terme en devises étrangères et locales de l’Afrique du Sud à « BB- », avec une perspective stable. « La note reflète une meilleure gestion de la dette et un soutien à l’économie du pays découlant des hausses des différentes cours de matières premières », a expliqué l’agence dans un rapport. Ajoutant qu’elle tient également compte des améliorations récentes d’un certain nombre de mesures clés du crédit, y compris le solde du compte courant, qui sont en partie dues à la hausse des cours des matières premières minérales.

Fitch juge que la croissance, qui doit dépasser les 2% en 2022, de la seconde puissance économique d’Afrique est toujours soutenue par la « normalisation post-pandémique » et les prix élevés des principaux produits de base. Mais l’agence de notation prévoit que ces facteurs s’estomperont progressivement du fait notamment d’un environnement international de plus en plus difficile. En outre, les pénuries d’électricité pèsent toujours lourdement sur la croissance et la situation pourrait encore s’aggraver. Alors que le gouvernement progresse dans son programme de réformes énergétiques, l’ampleur des mesures est considérée comme trop limitée pour faire une différence significative sur la croissance potentielle à moyen terme.

L’Afrique du Nord face à l’inflation

La croissance du PIB réel de l’Afrique du Nord devrait passer de 5,4% en 2021 à 4,2% en 2022 et à 3,8% en 2023, en raison notamment de la hausse des prix des produits de base et de l’aversion au risque plus prononcé sur les marchés depuis le début du conflit russo-ukrainien, a estimé Fitch Solutions Country Risk & Industry Research dans un rapport publié en juin dernier.

La hausse des prix des hydrocarbures et des denrées alimentaires affaiblira ainsi les positions budgétaires et extérieures des pays importateurs nets de pétrole. Fitch souligne que la guerre en Ukraine a fait grimper les prix mondiaux des denrées alimentaires et des carburants et met en difficulté les importateurs nets de pétrole de la région, à savoir le Maroc (1,3% de croissance seulement prévue), l’Egypte (4,8%) et la Tunisie (3%).

Pour la Libye (4,8%) et l’Algérie (3,4%) en particulier, l’agence estime que ces pays riches en pétrole pourraient profiter quelque peu de la hausse des prix mondiaux des produits de base, tant en termes de valeur de leurs exportations que de recettes budgétaires, même si la flambée des prix des denrées alimentaires et le resserrement de la politique monétaire continueront de ralentir la croissance.

La rédaction

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