Quand la littérature africaine conquiert les cimes

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Le 3 novembre 2021, le Sénégalais Mohamed Mbougar Sarr remportait le prix Goncourt de l’année avec son roman « La plus secrète mémoire des hommes ». L’une des distinctions les plus convoitées de la littérature francophone. L’année dernière, ce même prix glissait entre les mains de la camerounaise Djaili Amadou Amal, qui s’était alors contentée du prix Goncourt des lycées. Comme au Goncourt, les victoires africaines sont de plus en plus présentes et retentissantes à travers le monde. Prix Nobel de littérature, Booker Prize, Prix Neustadt…tout y passe. Tour d’horizon des emblèmes internationaux de la littérature africaine en 2021.

Mohamed Mbougar Sarr, prix Goncourt

C’est le prix le plus fraichement récolté dans le palmarès des auteurs littéraires africains en 2021. Mercredi dernier, le livre « La plus secrète mémoire des hommes » du Sénégalais Mohamed Mbougar Sarr remportait le prix Goncourt 2021. Il lui a été décerné le 3 novembre. A 31 ans, le Sénégalais est devenu le premier écrivain d’Afrique subsaharienne à remporter ce prix, le plus convoité dans le monde francophone.  Dans un foisonnement de récits et de thèmes, il difficile d’identifier le thème sous-jacent du roman. Mais le point sur lequel tous s’accordent, c’est celui de la force narrative de l’auteur, qui captive de bout en bout. Ce n’est donc pas un hasard que l’ouvrage ait été sélectionné pour tous les grands prix d’automne en France notamment, dont celui du Monde. « La plus secrète mémoire des hommes » est le quatrième roman de Mohamed Mbougar Sarr. Il a été édité par les maisons d’éditions Philippe Rey (française) et Jimsaan (sénégalaise).

Damon Galgut, booker Prize 2021

Le 3 novembre était définitivement celui de la littérature africaine. Il a vu consacrer deux auteurs africains sur la scène mondiale. Mohamed Mbougar Sarr décrochait le prix Goncourt et Damon Galgut le Booker, récompense la plus courue pour les écrits anglais. Ce dernier a remporté, pour la troisième fois, le prestigieux prix Booker de la fiction pour son roman « The Promise ». Le Sud-africain qui avait déjà été nominé en 2003 et 2010, a reçu le prix de 50 000 euros lors de la cérémonie organisée à cet effet mercredi dernier. « The Promise » est son neuvième livre et suit le déclin d’une famille sud-africaine sur quatre décennies, de l’époque de l’apartheid à nos jours. La présidente du jury, Maya Jasanoff, a qualifié ce livre de « tour de force ». « Il combine une histoire extraordinaire, des thèmes riches et l’histoire des 40 dernières années de l’Afrique du Sud dans un ensemble incroyablement bien ficelé », a-t-elle déclaré. Il parvient à réunir les qualités d’une grande narration, il a de grandes idées, c’est un livre qui a beaucoup à mâcher, avec une attention remarquable à la structure et au style littéraire. ».

Abdulrazak Gurnah, prix Nobel de la littérature

Le Tanzanien Abdulrazak Gurnah est depuis le 7 octobre dernier le prix Nobel de la Littérature, édition 2021. L’académie suédoise a porté son dévolu sur l’ouvrage « Paradise », publié en 1994. L’œuvre raconte l’histoire d’un garçon qui grandit en Tanzanie au début du XXe siècle et est nominé pour le Booker Prize, marquant ainsi sa percée en tant que romancier. « L’attachement d’Abdulrazak Gurnah à la vérité et son aversion pour la simplification sont frappants », souligne le comité Nobel de littérature dans un communiqué. L’Académie suédoise a loué Gurnah pour sa « pénétration sans compromis et pleine de compassion des effets du colonialisme ». Le prix est décerné par l’Académie suédoise et est doté de 10 millions de couronnes suédoises soit 1,14 million de dollars. Gurnah, 73 ans, est l’auteur de 10 romans, dont Paradis et Désertion.
Né à Zanzibar en 1948, Gurnah est arrivé en Angleterre en tant que réfugié à la fin des années 1960. Il a été professeur d’anglais et de littérature postcoloniale à l’université du Kent, à Canterbury, jusqu’à sa récente retraite. Gurnah est le premier auteur noir africain à avoir remporté le prix depuis Wole Soyinka en 1986. Il estime que son prix signifie que des questions telles que la crise des réfugiés et le colonialisme, dont il a fait l’expérience, seront « discutées ».

David Diop, lauréat du prix Booker Prize international

Le roman français « Frère d’âme » a remporté le 2 juin dernier le Booker Prize, la version internationale du prestigieux prix littéraire britannique Booker Prize. Ce prix récompense les livres étrangers traduits et publiés au courant de l’année au Royaume-Uni ou en Irlande.
Pour l’année 2021, c’est le Franco-Sénégalais David Diop, 55 ans et sa traductrice britannique, Anna Moschovakis qui l’ont décroché. Ils se sont partagés les 58 000 euros que leur octroyait cette distinction. Ce deuxième roman de David Diop, qui a été élevé au Sénégal et dont l’arrière-grand-père s’est battu pendant la Grande Guerre, peut se lire comme un hommage aux combattants de ce conflit et notamment aux 200 000 Africains ayant combattu dans l’armée française. Le livre parle davantage aux lecteurs francophones, des questions de la domination fondée sur la race et de la violence coloniale, qui existent partout dans le monde. C’est tout cela qui a su convaincre le jury du concours constitué essentiellement d’anglophones.

Boubacar Boris Diop, prix Neustadt

Le Sénégalais Boubacar Boris Diop a remporté le prestigieux Prix international de littérature Neustadt 2022 le mardi 26 octobre 2021, 21 ans après le prix littéraire d’Afrique noir. Boubacar Boris Diop est le 27ème lauréat du célèbre Prix international de littérature et cette distinction récompense l’ensemble de son œuvre littéraire, qui est notamment marquée par de nombreux ouvrages écrits en Wolof (langue nationale parlée au Sénégal) dont le célèbre « Murambi », le livre des ossements, traduits en plusieurs langues, dont l’anglais. Décerné en alternance avec le Prix NSK Neustadt pour la littérature pour enfants et jeunes adultes, le Prix Neustadt reconnaît le mérite littéraire exceptionnel dans la littérature du monde entier. En effet, très respecté au sein de la communauté littéraire pour sa reconnaissance de l’excellence, ce Prix est souvent référencé comme le « Nobel américain » pour sa réputation de préparation à la sélection annuelle de l’Académie suédoise. Le jury est composé d’auteurs internationaux de renom, qui lui permettent de se mettre à l’abri de la pression externe des libraires, éditeurs et autres qui pourraient avoir intérêt à influencer le résultat. Le gagnant a reçu 50 000 dollars, une réplique d’une plume d’aigle moulée en argent et un certificat. Une dotation généreuse de la famille Neustadt de Dallas, Denver et Watertown, Massachusetts, assure le Prix à perpétuité.

Canicha Djakba

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