Les présidents les plus diplômés du Ghana

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Deuxième pays à acquérir son indépendance en Afrique, en 1957, soit un an après le Soudan, le Ghana a connu 14 présidents depuis l’instauration de la première République en 1960. Du père de l’indépendance de l’ex Gold coast, Kwame Nkrumah, au président en exercice de l’actuel Ghana, découvrons le background intellectuel de ceux qui ont occupé la plus haute fonction de direction dans ce pays prospère situé en Afrique de l’Ouest.

Kwame Nkrumah, le docteur multidisciplinaire

Son nom est intimement lié au panafricanisme. Normal, Kwame Nkrumah est l’un des pères fondateurs de ce mouvement qui visait à conquérir l’indépendance totale de l’Afrique, et à unir les Etats africains. Mais ce militantisme, Kwame Nkrumah l’a d’abord exercé dans son pays, l’ex Gold Coast (Côte d’or). En effet, né en septembre 1909 à Nkroful, l’une des villes du Ghana, Kwame Nkrumah est scolarisé dans une école de prêtres jésuites d’où il obtient son diplôme de fin de cycle primaire et poursuit au secondaire. A 17 ans, Nkwame Nkrumah est moniteur d’élèves. Il met un terme à cette carrière d’enseignant prématurée et intègre une école normale d’enseignement, Achimota Training College d’Accra. En 1930, il en sort nanti d’un certificat d’enseignant. Deux ans après, le jeune enseignant s’envole pour les Etats-Unis d’Amérique, où il étudie à l’Université de Lincoln de Pennsylvanie et y décroche en 1939, une licence en théologie puis en 1942 un master en sciences de l’éducation. Un an plus tard, et toujours dans la même université, il passe cette fois un master en philosophie. Devenu enseignant dans cette université, il reçoit une distinction de docteur en loi et est désigné par les étudiants meilleur enseignant de l’université Lincoln en 1945.

C’est sans doute galvanisé par autant de mérites que, de retour dans son pays en 1947, après de brèves études de droit en Grande-Bretagne, qu’il s’investit dans la vie politique. Son objectif est de libérer la Gold Coast de l’emprise britannique. Leader d’association estudiantine, puis président de parti politique, il force l’administration coloniale à briser son joug sur le pays et gagne en notoriété et en influence. Il gagne les premières élections de l’assemblée législative de la Gold Coast et est élu conseil municipal, puis député, avant d’être désigné Premier ministre de l’Etat indépendant le 6 mars 1957, puis président de la République dès le 1er juillet 1957, poste qu’il occupe jusqu’à son renversement par un coup d’Etat militaire mené en 1966 par son successeur. Panafricaniste de première heure, il rebaptise la Gold Coast du nom de l’ancien empire du Ghana et œuvre à la mise en place de l’Organisation pour l’unité africaine, ancêtre de l’actuelle Union africaine. En exil en Guinée voisine depuis son débarquement du pouvoir le 24 février 1966 alors qu’il était en voyage en Chine, Kwame Nkrumah meurt en Roumanie le 27 avril 1972 des suites de cancer de l’estomac.

John Atta Mills, le professeur en droit

Troisième président de la quatrième République du Ghana, John Atta Mills est un enseignant d’université qui, porté par un intérêt aigu pour la politique, se retrouve à la présidence du Ghana du 7 janvier 2009 au 24 juillet 2012, date de son décès en cours de mandat. Né le 21 juillet 1944, il fait ses classes primaires et secondaires au Ghana. Il y obtient en 1963 son General certificate of education (équivalent du baccalauréat) à l’Achimota secondary school. Il passe sa licence et un diplôme professionnel en droit à l’Université d’Accra au Ghana, puis voyage pour la Grande Bretagne. A la London school of economics and political sciences, il passe son master puis son doctorat en droit en 1978, cette fois l’École des études orientales et africaines de l’Université de Londres.  Il embrasse dès ce moment une carrière d’enseignant à l’Université de Stanford puis à celle du Ghana. Il fait son entrée en politique au en tant que membre du Congrès démocratique nationale du tout puissant président Jerry Rawlings qui le nommera d’ailleurs vice-président de la République du Ghana de 1997 à 2001. Candidat malheureux aux élections  présidentielles de 2000 et de 2004, la troisième tentative aura été la bonne, puisqu’il est porté à la présidence du Ghana aux élections de 2008, et entame son mandat en janvier 2009 avant de mourir à un an de la fin de son mandat des suites d’un mal cardiaque.

Hilla Limann, le diplomate

Le premier et seul président de la troisième République du Ghana est un diplomate.  Né dans la ville de Gwollu au Ghana, il suit son éducation primaire et secondaire au Government Middle School, Tamale  où il y obtient son General certificate of education (GCE) en 1949. Nanti de son baccalauréat, il s’envole pour Londres où il étudie de 1957 à 1960, l’histoire à la London School of Economics. Sa licence en histoire lui donne accès à l’Université de Paris où, malgré son background d’anglophone, il réussit à faire cours en français et y obtient son master puis son doctorat en sciences politiques et droit constitutionnel. De  retour au Ghana,  ses compétences sont aussitôt mises à contribution au sein de l’administration. Il travaille en tant que chef du bureau Europe du ministère des Affaires étrangères du Ghana entre 1965 et 1968. En 1967, il fait partie de ceux qui ont écrit la constitution du Ghana sous le mandat du deuxième président Joseph Arthur Ankrah. Il enchaîne par la suite des postes de responsabilité et entre en politique au sein du People’s National Convention du Jerry Rawlings. Hilla Limann prend le pouvoir en 1979, juste après le deuxième coup d’Etat de Jerry Rawlings contre le chef d’Etat major Fred Akuffo. Son ambition est de restaurer un gouvernement civil, le pays ayant longtemps subi le régime militaire. Des élections sont organisées, et Hilla Limann, membre du parti de Jerry Rawling, est porté à la tête du Ghana. Il a été destitué de son poste au cours d’un coup d’État mené par Rawlings le 31 décembre 1981. Il a donc été le seul président de la troisième république du Ghana et est décédé de cause naturelle en janvier 1998.  

Canicha Djakba

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