200 participants et 25 maires de capitales et métropoles d’Afrique, d’Amérique, d’Asie et d’Europe, membres de l’Association Internationale des Maires Francophones (AIMF), se sont retrouvés à Paris du 27 au 29 avril 2023. Trois journées d’échanges qui ont mis en avant la solidarité qui unit ces villes et la nécessité d’accélérer la mise en œuvre de la politique d’urbanisme durable et de gouvernance locale s’arrimant aux grands enjeux présents et futurs.
« Dans un monde en plein bouleversements, le rencontre de Paris a renforcé la détermination des élus locaux à avancer ensemble pour une gouvernance locale et un urbanisme qui répondent aux grands défis de notre époque », a-t-on indiqué à l’issue de ces journées organisées dans la capitale française, à l’invitation d’Anne Hidalgo, maire de Paris et présidente de l’AIMF. Il a aussi été souligné que les actions entreprises visent l’amélioration de la qualité de vie des habitants et placent la diplomatie des villes en tant que vecteur fort de dialogue et de coopération dans un monde en pleine recomposition.
C’est avec la volonté de préserver cet esprit de solidarité qui lie les membres depuis plus de 40 ans au sein de l’AIMF que se sont retrouvés les participants venus notamment d’Abidjan, de Liège, du Québec, de Brazzaville, de Casablanca, de Dakar, de Genève, de Libreville, de Marrakech, de Port-Louis, de Yaoundé et de plusieurs villes de France. « Cette solidarité doit s’exprimer avec d’autant plus de force dans les moments difficiles que traversent les villes membres de l’association : en Arménie, au Burkina Faso, en RD Congo, en Ukraine… », a déclaré le Maire de Kyiv, Vitali Klitschko, devant le Bureau de l’AIMF, en se posant en porte-voix de « toutes ces villes qui souffrent, et pour lesquelles les maires sont toujours le premier recours ».
Une gouvernance aux prises avec le réel…
Parmi les sujets de gouvernance locale au cœur de la transformation des villes et des sociétés urbaines qui ont été discutés à cette occasion, le concept d’urbanisme durable a tenu une place de choix, alors que le bureau de l’AIMF marquait son engagement « toujours plus fort sur les questions climatiques ». Et le 27 avril, les maires ont visité le village olympique des JOP de Paris 2024 et plusieurs sites parisiens emblématiques de l’impact des choix d’urbanisme sur la vie quotidienne des habitants, alors que les métropoles du monde entier sont confrontées aux mêmes enjeux. Bâti durable, végétalisation de la ville, mobilité, qualité de vie en ville étaient au cœur des échanges.
« Acteurs de terrain, les maires s’attachent à construire une gouvernance locale aux prises avec le réel, qui se concentre sur les besoins pour apporter des réponses concrètes aux populations et aux grands enjeux mondiaux. Ces journées d’échanges internationaux ont permis aux maires d’avancer ensemble sur les sujets qui ont une capacité importante de transformation des villes et des sociétés humaines », a-t-on aussi tenu à souligner.
Notons, en outre, la tenue de l’atelier sur « Les villes francophones en transitions : foyers d’un progrès à l’échelle humaine ? ». Cet événement dans l’événement a été tenu dans le cadre de l’initiative baptisée « Urbanisme en Francophonie » qui regroupe autour des Maires une communauté d’universitaires et de professionnels du secteur de l’urbanisme. Le programme a aussi permis la tenue, le 28 avril, d’un colloque organisé en partenariat avec Impact Diaspora pour explorer les dispositifs qui peuvent être mis en place par les municipalités pour démultiplier l’impact économique des diasporas.
Le lendemain, une Classe de haut niveau à l’attention des cadres et élus territoriaux a abordé de manière concrète l’opérationnalisation des dispositifs à mettre en place. « En s’attachant à soutenir les liens économiques qui lient leurs territoires à travers leurs diasporas, les maires entendent ainsi faire de la coopération décentralisée un vecteur de mise en lien entre les habitants de leurs territoires », a-t-on expliqué.
A savoir, enfin, que le bureau de l’AIMF, réuni sous la présidence de la Maire de Paris, a statué sur l’attribution de 1,2 million d’euros de subventions aux projets portés et mis en œuvre par les municipalités pour l’accès à l’eau et à l’assainissement, l’agriculture et la foresterie urbaines, l’énergie durable, avec un impact direct sur la vie de 4 millions d’habitants. Cette décision ouvrira aussi la voie à un investissement global de 9,2 millions d’euros, s’appuyant sur le cofinancement des villes et sur la mobilisation d’un cercle de partenaires qui s’élargit d’année en année.