Surfshark, une entreprise spécialisée dans les services de réseau virtuel privé (VPN) basée aux Pays-Bas et contrôlée par le groupe Nord Security, a sorti mi-août 2022, le classement 2021 des 10 pays africains où l’expérience numérique est la meilleure et participe sensiblement à l’amélioration du bien-être des population.
Il est souligné dans cette étude que la digitalisation tient un rôle central dans la compétition vers l’innovation que se livrent les pays africains. « Internet reste l’un des critères principaux. Il ne s’agit pas seulement de l’avoir mais d’évaluer sa qualité et l’accès à la connectivité, de constater si la 4e révolution industrielle est en cours », a expliqué Surfshark qui a souligné que l’étude a été faite sur la base de ces paramètres et a permis de connaitre les 10 du continent ayant les meilleurs indices numériques.
L’Angola et l’Algérie bons élèves !
Plus concrètement, le classement s’est basé sur cinq critères, à savoir l’abordabilité d’Internet, la qualité d’Internet, l’infrastructure numérique, la sécurité électronique et l’e-gouvernement. Ainsi, en matière d’accessibilité d’Internet, l’Angola se trouve en tête. Le pays lusophone est considéré comme le marché où les tarifs sont les moins coûteux. A échelle mondiale, il occupe la 17e place mondiale. Concernant la qualité de la connexion Internet, l’Algérie est la meilleure. Au niveau mondial, ce pays d’Afrique du Nord occupe la 28e place sur ce segment.
Pour l’infrastructure numérique, le Kenya devance tous ses concurrents africains dans le classement. Le pays d’Afrique de l’Est occupe la 58e place mondiale dans cette catégorie. Le Nigéria occupe la première place (46e dans le classement mondial) en matière de sécurité électronique et l’île Maurice (53e mondial dans cette catégorie) est en tête dans le segment des meilleurs pourcentages en termes d’utilisation des technologies de l’information et de la communication par l’administration étatique.
A savoir cependant que c’est l’Afrique du Sud qui occupe la première place dans le « 2021 Digital Quality of Life Index » (DQL) de Surfshark. Suivent l’île Maurice, le Kenya, la Tunisie, le Nigeria, le Maroc, l’Algérie, le Ghana, le Sénégal et la Côte d’Ivoire. Au niveau mondial, c’est le Danemark qui offre la meilleure qualité de vie numérique à ses citoyens.
Surfshark a indiqué que cette quatrième édition du DQL se base notamment sur les informations fournies par les Nations Unies, la Banque Mondiale, la Freedom House, et l’Union internationale des communications entre autres sources. En plus d’évaluer les pays sur la base de facteurs comme le coût, la qualité, l’e-infrastructure et l’e-sécurité et l’e-gouvernement, l’étude menée s’intéresse aussi à des indicateurs tels que la vitesse, le PIB par habitant, le coût de l’Internet mobile et le coût de l’Internet à haut débit. L’étude a également révélé que 7 des 10 pays les mieux notés se trouvent en Europe. Quant au Maroc, il fait partie des pays d’Afrique qui améliorent sensiblement son classement (13 places gagnées par rapport à l’exercice de l’édition précédente), et réussi un bon score quant à la sécurité électronique. Cependant, le Royaume est appelé à faire mieux par rapport aux normes mondiales, la culture numérique étant aussi jugé encore faible si l’on se réfère au benchmark mondial et régional, bien que du contenu local et des services d’administration en ligne soient plus disponibles.
L’Afrique qui monte
Voyant l’évolution des pays africains dans le classement Surfshark, avec plus de 20 places gagnées par rapport au classement précédent, les observateurs estiment que la transformation numérique de l’Afrique s’active, et elle est porteuse d’évolutions dans tous les secteurs économiques et d’avancées sociales. Le continent a enregistré les taux de croissance les plus élevés au monde pour plusieurs indicateurs de croissance du marché des télécommunications. Toutefois, si les chiffres de la croissance sont impressionnants, la fracture numérique demeure un problème de taille. On estime à 900 millions le nombre de personnes qui n’ont toujours pas de connexion à internet ; pour ceux qui disposent d’une connexion, le coût la plupart du temps élevé et la bande passante est fortement limitée dans de nombreuses régions.
Malgré cela, selon la Société financière internationale et Google, l’écosystème numérique pourrait peser 180 milliards de dollars américains en Afrique d’ici 2025. Pour en tirer parti, les pays du continent se sont mis à améliorer leur environnement juridique afin qu’il soutienne cette croissance.
« En Afrique, le cadre réglementaire indispensable à la bonne gestion et au développement de l’environnement TIC, télécoms et numérique s’est beaucoup développé », ont indiqué l’institution financière et le géant de la tech, notant que dans le rapport « Digital trends in Africa 2021/ Information and communication technology trends and developments in the Africa region », l’Union internationale des télécommunications (UIT) estime que le continent est la région du monde qui a le plus évolué au cours des 10 dernières années. Les données sont comparées sur la base du G5 Benchmark défini par l’UIT.