L’amélioration du système de santé est l’un des défis auquel fait face le continent africain. Le manque de personnel, manque de plateau technique adéquat, déficit d’informations sanitaires sont autant de problèmes auxquels les politiques publiques tentent de trouver des solutions. La jeunesse du continent ne reste pas spectatrice devant l’enjeu. Elle met à contribution les nouvelles technologies pour changer la donne. Zoom sur cinq solutions de l’e-santé.
Njureel, le médecin à distance des femmes enceintes
Une “maternité en ligne”, c’est le concept proposé par Njureel. Dans le domaine de l’e-santé, la startup sénégalaise est à suivre de près. Grâce à la téléconsultation, les femmes enceintes peuvent être suivies de près lors de leur grossesse. Elles peuvent également recevoir un compte rendu médical, se faire délivrer une ordonnance ou bénéficier d’un test psychologique, tout ça sur la plateforme en ligne.
Avec ses consultations à distance, Njureel est une solution à la question de l’inégalité de l’accès aux soins et à l’information sanitaire pour les femmes enceintes. Elle permet aux médecins de digitaliser leurs services et aux patientes de gagner en temps, et surtout d’être mieux suivies.
Hémo, le don de sang online
Hémo est une application créée par de jeunes lycéennes camerounaises pour faciliter le contact entre un demandeur et donneur de sang. Simple d’utilisation et accessible, la plateforme Hémo présente deux champs. L’un pour l’inscription des donneurs de sang et l’autre pour ceux qui en ont besoin. Le chercheur de sang peut donc entrer en relation par téléphone avec un potentiel donneur compatible.
La startup répond ainsi à la grande difficulté de trouver rapidement un donneur de sang compatible en cas de besoin. C’est une base de données qui vise à résoudre un problème de santé publique : le manque de donneurs pour les transfusions sanguines.
Matibabu, le détecteur de paludisme
En Ouganda, de jeunes étudiants ont inventé l’application Matibabu, pour aider à dépister le paludisme sans prise de sang. Le paludisme est une maladie endémique qui fait des ravages en Afrique.
La startup a développé le “Matiscope”, un appareil à infrarouge qui se connecte à un smartphone. Pour faire le test de dépistage du paludisme, l’appareil pince le doigt du sujet, pénètre la peau et détecte les globules rouges affectées par le paludisme. En une minute, le résultat est disponible sur le téléphone connecté à l’appareil.
En plus d’éviter les tracas de prise de sang, Matibabu est la solution pour réduire le taux de mortalité dû au paludisme.
GoMédical, les consultations médicales facilitées
Au Bénin, GoMédical est une interface qui rapproche le patient du médecin. Les fonctionnalités de l’application permettent de constituer son dossier médical, de prendre un rendez-vous avec un médecin de son choix dans plus de cinquante centres de santé et de payer à partir de son mobile. L’application est utilisable partout. Les Béninois de la diaspora peuvent par exemple s’en servir pour régler les frais de consultation d’un parent, d’un ami ou d’un proche qui se fait soigner dans un centre de santé au Bénin.
Rema, pour sauver des vies
Rema est la plateforme de réseautage et de partage des médecins africains. Cette startup, fondée par le médecin béninois, Sedric Degbo, se définit d’ailleurs comme le Réseau d’échange entre médecins d’Afrique (REMA).
La solution vise à réduire les erreurs médicales (3ème cause de décès dans le monde). Comment ? Elle permet de connecter les médecins du continent, afin qu’ils puissent échanger sur des cas cliniques. L’objectif est de prendre les avis des confrères avant de poser un diagnostic et de proposer un traitement.
La e-santé est un domaine porteur sur le continent. Si la crise du Coronavirus a engendré une croissance exponentielle des innovations dans ce domaine, les startuppeurs et médecins n’ont pas attendu la pandémie pour proposer et développer des solutions pratiques, qui répondent tout particulièrement aux besoins bien spécifiques des pays africains.
Materne Aguessy