Cybersécurité : l’Afrique veut booster ses compétences

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La cybercriminalité est devenue un enjeu considérable en Afrique, comme dans d’autres parties du monde. Le continent, pour réunir les atouts nécessaires à l’atteinte de ses objectifs de transformation digitale, a besoin d’élargir et de muscler ses compétences. D’où le dynamisme naissant de l’écosystème de formation dans ce domaine.

Qu’ils soient du nord ou du sud, de l’ouest ou de l’est, les pays du continent sont désormais conscientisés de la nécessité de prioriser la formation des jeunes talents à la cybersécurité. Car les spécialistes sont unanimes : cette discipline constitue l’un des défis majeurs d’aujourd’hui et de demain pour faire face à la multiplication et aux complexifications des cyberattaques. Pour un Etat, une entreprise ou une organisation, investir dans la prévention et la protection de son système d’information n’est plus une option mais une obligation.

Selon le « Global Digital Trust Insights 2021 », une étude menée par le cabinet PwC, un besoin de 3,5 millions d’emplois dans le secteur de la cybersécurité était à satisfaire dans le monde au cours de l’année considérée. Pour l’Afrique, les emplois à pourvoir dans ce domaine sont aussi en pleine croissance. Si les opportunités sont incontestables, il est tout aussi nécessaire de poser le problème de la formation des ressources humaines. Les professionnels de la cybersécurité ne sont pas encore nombreux sur le marché du travail. Le continent africain ne compterait seulement que 10 000 professionnels de la cybersécurité.

On remarque, cependant, que les structures africaines opérant dans la formation au numérique tendent à étoffer leur offre en matière d’expertise en cybersécurité. Une évolution que ne manque pas de saluer Edith Brou Bleu, spécialiste en numérique et membre du Conseil consultatif de Ciberobs, la plateforme qui a mis en orbite le Cyber Africa Forum. Cet événement, dont l’édition 2022 s’est tenue à Abidjan (Côte d’Ivoire) en mai dernier, permet de situer le contexte africain en matière de cybersécurité. On sait ainsi que les instituts de formation en protection de données sont de plus en plus nombreux et de plus en plus professionnels. Mais ces structures gagnent à être mieux connues.

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Une offre qui s’élargit progressivement

En réponse aux besoins de sécurité des systèmes et réseaux des organisations, l’écosystème des compétences en cybersécurité se développe peu à peu. Un certain nombre d’acteurs privés (Huawei, Google, Orange, Deloitte, Ciberobs Consulting…) proposent des programmes de formations qui sont de plus en plus accessibles. L’Alliance Smart Africa, à travers le label Smart Africa Digital Academy (SADA), accorde aussi un fort intérêt à la sécurité informatique.  En Afrique de l’Ouest, l’École supérieure africaine des technologies de l’information et de la communication (Esatic), avec à sa tête le Pr Adama Konaté, se pose en leader du secteur en proposant aux étudiants un Master Sécurité, Informatique et Technologies du Web (SITW). En Afrique centrale, plus précisément en République Démocratique du Congo, c’est l’Institut africain de Cybersécurité et Sécurité des Infrastructures (CSSI) qui revendique ce titre. L’Institut propose un programme de formation en cybersécurité et sûreté ouverts à tous les étudiants souhaitant s’engager dans les métiers de la sécurité des systèmes d’information, la sécurité des données, la sécurité physique ou encore la gouvernance et la conformité. Le premier centre de formation ouvert est basé à Kinshasa. Et annonce a été faite que d’autres suivront à Brazzaville, à Douala, à Libreville et à Casablanca…

Pour l’Afrique australe, la plateforme spécialisée « Master Etudes » met en avant le Campus Mullungushi, en Zambie, qui propose des Masters of Business Leadership in Cybersecurity en ligne. En Afrique du Nord, c’est le Master of Science en sécurité informatique de l’Université Internationale de Tunis qui remporte l’adhésion. Cet établissement sera en concurrence avec l’Institut supérieur des études technologiques en communications de Tunis (ISET’COM) qui vient de lancer des parcours de formation et certification sur la cybersécurité. Un projet qui a obtenu le soutien financier et technique des Etats-Unis et qui ambitionne de devenir un centre d’excellence en cybersécurité. L’infrastructure a reçu pour mission de former et développer les compétences des étudiants, professeurs, chercheurs et professionnels dans le domaine de la cybersécurité.

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CyberSafe cible les femmes

De son côté, Holberton School, l’école internationale de formation en développement informatique, acquise dernièrement par African Leadership International (ALI), a annoncé qu’elle ouvrira un campus à l’île Maurice, en février 2023. Ce campus, le quatrième de l’école en Afrique après ceux de Johannesburg (Afrique du Sud), Tripoli (Libye) et Tunis (Tunisie), sera destiné à former des ingénieurs logiciels qui devront aussi maitriser les rouages de la cybersécurité.

On notera, enfin, la multiplication des initiatives à connotation sociale comme celle portée par la Fondation CyberSafe, une organisation non gouvernementale d’Afrique opérant dans le domaine du développement numérique. Cette dernière qui vient d’ouvrir les candidatures de son programme « CyberGirls Fellowship » de bourses gratuites pour les filles et les femmes voulant suivre une formation pratique en cybersécurité et bénéficier d’un mentorat. Les candidates de tous les pays africains peuvent postuler à condition d’être passionnées en cybersécurité, d’avoir terminé au moins les études secondaires, d’avoir des compétences en anglais, et de disposer d’un appareil connecté à Internet pour suivre les cours qui se déroulent en ligne.

Selon la Fondation CyberSafe, la formation guide les apprenants de la base jusqu’aux compétences intermédiaires en cybersécurité. Pour cela, elle aborde des modules tels que les renseignements sur les menaces, la vulnérabilité et évaluation des tests d’intrusion, le risque de gouvernance et conformité, la sécurité infonuagique, et l’analyse d’incidence.

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