Création d’entreprises : les femmes subsahariennes sortent leur épingle du jeu

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Une étude du Global Entrepreneurship Monitor (GEM) pour l’année 2022 montre que ces 8 dernières années, la création d’entreprises par des femmes est en progression de 10%, ce qui réduit l’écart avec les hommes de 5%. Mais le rapport met surtout en exergue le fait que l’Afrique subsaharienne dépasse nettement les autres régions du monde en termes de créations d’entreprise par les femmes.

A travers le monde, la création d’entreprise par des femmes est globalement en progression. Dans les 74 pays étudiés, ce sont près de 163 millions de femmes qui ont créé une entreprise tandis que 111 millions de femmes dirigeaient des entreprises déjà constituées. D’après Donna Kelley, professeur au Babson College et co-auteur du rapport, l’évolution constatée illustre non seulement l’importance des femmes entrepreneurs dans le monde, mais met également en évidence leur contribution à la croissance et au bienêtre social.

Et c’est l’Afrique subsaharienne qui est en tête du classement avec le TEA (Total early-stage Entrepreneurial Activity) le plus élevé du monde, même si le taux d’activité entrepreneuriale varie de manière significative d’un pays à l’autre. A savoir que le rapport de GEM segmente les économies en cinq groupes en fonction de leur niveau de développement (sur la base de critères définis par le World Economic Forum) et six zones géographiques (Pacifique-Asie du Sud, Asie du Sud-Est, Europe et Asie Centrale, Amérique latine et Caraïbes, Moyen Orient et Afrique du Nord, Amérique du Nord et Afrique subsaharienne). Le taux TEA moyen régional le plus élevé (25,9%) est produit par l’Afrique subsaharienne qui affiche aussi « de fortes attentes de croissance moyenne », ce qui se traduit par beaucoup d’emplois pour les femmes entrepreneurs dans cette région.

Mais l’Afrique subsaharienne affiche également le taux de désistement le plus élevé (8,4%). Environ 56% des femmes chefs d’entreprise dans la région citent soit la non-rentabilité, soit le manque de financement comme raison de la fermeture de leur entreprise. On sait, par ailleurs, que 17 % des femmes d’Afrique subsaharienne sont cheffes d’entreprise, 35 % aspirent à le devenir et plus de 50 % des femmes considèrent l’entrepreneuriat comme une voie vers un avenir meilleur, contre seulement 25 % dans les régions à revenu plus élevé. Les motivations de l’entrepreneuriat diffèrent toutefois selon les cas. Il y a d’abord la nécessité liée à la pénurie d’emplois. Vient ensuite la conception selon laquelle l’entreprenariat est une affaire de croissance et de profitabilité.

La nécessité d’un meilleur appui

Si les chiffres sont encourageants, il s’avère que des efforts importants sont encore à consentir pour consolider les acquis. Les gouvernements et les investisseurs ont un rôle à jouer de premier plan ans dans le développement de l’entrepreneuriat féminin : légalement, en proposant un cadre favorable au travers d’aides à la création, d’exonération d’impôts, de création d’incubateurs dédiées aux femmes, etc., en favorisant l’accès aux capitaux, en communiquant davantage sur les programmes d’accompagnement dédiés. Il faut également sensibiliser davantage pour supprimer les barrières juridiques à l’accès aux femmes à l’entrepreneuriat. C’est la raison principale pour laquelle les rencontres sur les thématiques de l’entrepreneuriat féminin doivent être multipliées. Le but étant aussi de faire en sorte que les entreprises dirigées par des femmes ne se cantonnent dans l’informel ou se concentrent dans les domaines de l’entrepreneuriat à petite échelle et des secteurs traditionnels, qui comprennent principalement la vente au détail et les services.

Notons, enfin, que le manque de financement demeure une contrainte majeure à la croissance des entreprises dirigées par des femmes en Afrique subsaharienne. Des différences significatives dans l’accès aux services financiers pour les entreprises dirigées par des femmes et des hommes persistent. En général, les entrepreneures ont moins accès aux services bancaires de base (y compris les comptes chèques et les comptes d’épargne). De ce fait, de nombreuses entrepreneures ne peuvent miser que sur leur propre épargne, sur les prêts de leur famille et de leurs amis ou sur les microcrédits pour financer leurs besoins commerciaux. Cependant, la petite taille et la nature à court terme des microcrédits ne permettent pas aux entrepreneures de faire des investissements à long terme dans leurs entreprises. Les contraintes financières conduisent donc les entrepreneures à engager des ressources peu coûteuses pour leur entreprise. Ce qui impacte la qualité des services fournis par les entreprises dirigées par des femmes.

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