Comment trouver du financement pour son business ? Cette question est un casse-tête pour les jeunes entrepreneurs en Afrique. Au-delà des classiques prêts bancaires et des levées de fonds, auxquels aspirent bon nombre de startuppeurs, il existe plusieurs autres modes de financement qui peuvent les aider à démarrer leur projet. En voici cinq.
Le crowdfunding
C’est un modèle de financement participatif qui se fait sur la base de programmes d’interactions sociales. Il s’agit d’un système en ligne, qui permet aux jeunes entrepreneurs d’obtenir des dons, aides et prêts auprès des personnes qu’ils connaissent ou non. Le crowdfunding est un financement désintermédié, c’est-à-dire qu’il offre la possibilité aux investisseurs de pénétrer le marché des capitaux sans avoir recours aux banques.
Bien qu’existant depuis bien longtemps de manière informelle, le crowdfunding bénéficie au 21ème siècle de la révolution digitale. Plusieurs plateformes lui sont en effet dédiées. On peut citer, entre autres, Afrikwity, FADEV, Jamaafunding, Fiatope, Cofundie… Selon les pays, le crowdfunding répond à des règles spécifiques. Au Maroc, par exemple, c’est une loi qui trace le cadre juridique du crowdfunding.
Il faut souligner à toutes fins utiles que le crowdfunding octroyé sous formes de prêt est remboursable. Sous forme de part sociale, il exige qu’un dividende soit versé à l’actionnaire. Enfin, pour les plus petites sommes, les dons peuvent être faits contre “rémunération” en nature, en général des produits ou services proposés par la startup qui réclame du financement ou encore sous forme de goodies.
Le love money
Littéralement argent d’amour en français, le love money est basé sur le don, en général de la famille et des proches. L’idée est de solliciter son entourage pour financer son entreprise. Il est, à priori, la voie la moins contraignante pour trouver de l’argent pour son affaire, mais comporte bien sûr des inconvénients, d’ordre plus personnels.
L’autofinancement
Il est à coup sûr le chemin emprunté instinctivement par beaucoup d’entrepreneurs. Lorsqu ‘obtenir une ressource extérieure pour démarrer devient un combat épuisant, les jeunes entrepreneurs se résignent. Dans la résilience, il tente de tout faire par eux et par leurs moyens. Leur propre argent sert alors à débuter l’affaire.
Mais le fait de financer par ses propres moyens sa startup présente le risque d’insuffisance des ressources à court et moyen terme, surtout lorsqu’il y a des coûts de création d’un produit ou d’un service importants. Tout de même, l’autofinancement permet de décoller et de ne pas attendre éternellement une hypothétique aide financière. L’autofinancement fonctionne très bien lorsqu’on lance une entreprise dédiée à la prestation de service et pour laquelle on peut “vendre” son travail uniquement. Ainsi, les premières commandes peuvent permettre de générer un capital qui pourra ensuite être investi pour étendre les activités de l’entreprise ou faire appel à des prestataires supplémentaires.
Les Business Angels
Leur floraison sur le continent peut laisser croire qu’ils sont la bouée de sauvetage des startups en Afrique. Les Business Angels sont des businessmen, souvent philanthropes, qui mettent à la disposition des entreprises naissantes des fonds, de l’expertise et les moyens nécessaires et se regroupent souvent en conglomérats. Plusieurs d’entre eux interviennent en Afrique pour aider les startups. On peut citer en exemple : Lagos Angel Network au Nigeria, ViKtoria Ventures au Kenya et autres pays d’Afrique de l’Est, Jozi Angels en Afrique du Sud, Cairo Angels en Égypte, Dakar Network Angels au Sénégal etc. L’African Business Angel Network (ABAN) est une association panafricaine à but non lucratif, par ailleurs, est une référence.
Les Business Angels, ces parrains, demandent en contrepartie de leurs aides des actions dans la startup. Ils peuvent même avoir un pouvoir de décision dans l’entreprise.
Les subventions des fondations et entreprises privées
Les subventions sont aussi au chapitre de sources de financement possibles pour les startups en Afrique. Il existe des fonds mis à disposition par les entreprises multinationales et les fondations privées, qui sont alloués particulièrement aux nouvelles entreprises technologiques dans le cadre de programmes spéciaux.
Ces subventions financières ne sont pas accordées en contrepartie de cessions de parts sociales ou de dividendes. Souvent, il peut s’agir de prêts sans intérêts avec, en bonus, un accompagnement technique voire matériel.
Sur le continent, les fondations et entreprises privées qui accordent ces subventions via des programmes spéciaux sont nombreuses. On peut en citer quelques-uns comme : Tony Elumelu Entrepreneurship Program TEEP, Microsoft 4Africa Initiative, Echoing Green, la Fondation Jack Ma, Jasmine Social Ivestments…
En Afrique, obtenir un financement rapide d’une banque pour démarrer sa startup est peu évident. Les procédures sont lourdes et peuvent ne pas aboutir in fine. Ces modes de financement alternatifs peuvent ainsi être explorés. Par ailleurs, de nombreux fonds sont aussi développés par les pays étrangers, dans le cadre d’agences ou d’institutions de développement, comme l’AFD en France. Aussi, les startups peuvent se tourner vers les concours spécifiques, souvent proposés par des multinationales telles Orange ou Huawei. Nous reviendrons sur ces sujets dans des articles dédiés.
Materne Aguessy