Akinwumi Adesina, le brillant économiste à la tête de la BAD

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Docteur en économie agricole, le premier Nigérian à diriger la Banque africaine de développement, l’une des cinq grandes banques multilatérales de développement dans le monde, tient les rênes de l’institution depuis 2015. Portrait. 

Huitième président élu du Groupe de la Banque africaine de développement, Akinwumi Ayodeji Adesina est aussi le premier Nigérian à occuper cette haute fonction. Il a officiellement pris ses fonctions le 1er septembre 2015, au siège de la Banque, à Abidjan, pour un premier mandat de cinq ans. Et les succès sont depuis au rendez-vous ! Entre septembre  2015 et août 2020, « 8 millions de personnes supplémentaires ont eu accès à l’électricité, 141 millions de personnes bénéficient de technologies agricoles plus avancées favorisant la sécurité alimentaire, 15 millions de personnes ont eu accès à un financement, 101 millions ont désormais accès à des transports améliorés et 60 millions de personnes ont reçu un accès à l’eau et à l’assainissement » indique son bilan à la tête de l’institution. Bien plus, la Banque a conservé sa note AAA attribuée par toutes les grandes agences mondiales de notation pendant cinq années consécutives. Cette année encore, l’agence de notation Moodys vient de réitérer sa confiance envers l’institution, en lui accordant de nouveau un AAA. Un triple A menacé depuis quelques années par les avertissements de l’agence de notation Fitch, qui reprochait à la BAD de ne rien faire pour arrêter l’hémorragie de l’endettement.
Charismatique, ce grand communicateur a donné une visibilité internationale à l’institution panafricaine de développement, attirant les capitaux et multipliant les annonces de financements de projets sur le continent. 
En 2019, le Conseil des gouverneurs de la BAD a approuvé une augmentation de 125 % du capital général de l’institution, le faisant passer de 93 milliards de dollars à 208 milliards de dollars, soit l’augmentation la plus importante de son histoire. Un rapport fortement salué par l’Assemblée des gouverneurs qui lui a réitéré sa confiance. Le banquier, fort de ce bilan élogieux et seul candidat à sa propre succession, a réussi à briguer un second mandat en août 2020.

Malgré des accusations sur les qualités managériales d’Akinwumi Ayodeji Adesina, il est un fait sur lequel s’accordent les observateurs. Le Nigérian, monsieur costume nœud papillon, est un « travailleur acharné, attentif au détail, obsédé par les résultats », rapportait le magazine Jeune Afrique en 2020. Pendant ses cinq premières années passées à la tête de la Banque, l’institution a fortement accru son financement au développement économique du continent. Les décaissements sont passés de 13,82 milliards de dollars entre 2013 et 2015, à 20,14 entre 2015 et 2018. Des financements qui ont contribué à une exécution en dessus de la moyenne des cinq objectifs de développement du continent qu’il s’était fixés : « les high 5 », mis pour nourrir, électrifier, industrialiser, intégrer le continent et améliorer la qualité de vie de ses habitants. Mais si le premier Nigérian à occuper ce poste réussit à mener ces réformes, c’est bien parce son bagage intellectuel et son expérience dans  les questions de développement n’est plus à démontrer.

28 ans d’expérience dans l’économie du développement

Economiste du développement et expert en développement agricole, l’homme a 61 ans, et plus de 28 ans d’expérience à l’international. Ministre de l’Agriculture et du Développement rural du Nigeria de 2011 à 2015, Adesina A. Akinwumi a mis en œuvre des réformes politiques audacieuses dans le secteur des engrais et a appliqué des programmes d’investissement agricole innovants visant à développer les opportunités pour le secteur privé.
Avant de rallier la BAD, il était vice-président de l’Alliance pour une révolution verte en Afrique (AGRA), créée par la Fondation Bill et Melinda Gates et la Fondation Rockefeller. Il a également été directeur associé (sécurité alimentaire) à la Fondation Rockefeller à New York, où il a travaillé une décennie durant (1998-2008) à de hautes fonctions, notamment comme directeur du bureau régional et représentant de l’Afrique australe.
Le direct Adesina a également été économiste principal et coordinateur des recherches en sciences sociales à l’Institut international d’agriculture tropicale (IITA), économiste principal et coordinateur du Groupe de travail sur l’économie du riz d’Afrique de l’Ouest de l’Association pour le développement de la riziculture en Afrique de l’Ouest (Adrao), ainsi qu’économiste principal adjoint à l’Institut international de recherche sur les cultures des zones tropicales semi-arides. De 2008 à 2010, il a présidé l’Association africaine des agroéconomistes.
Des récompenses, l’économiste en a engrangé plusieurs. En 2010, le secrétaire général des Nations Unies, Ban Ki-moon, l’a désigné au nombre des 17 dirigeants mondiaux chargés de conduire les objectifs du millénaire pour le développement, aux côtés de Bill Gates, du Premier ministre espagnol et du président du Rwanda. En 2013, il a été nommé « Personnalité de l’année » par le magazine Forbes Africa.
Akinwumi Ayodeji Adesina a obtenu sa licence avec mention très bien en économie agricole à l’université d’Ife, au Nigeria en 1981. Son doctorat en économie agricole achevé en 1988 à l’université Purdue, aux États-Unis, il s’est vu décerner le prix de l’excellence pour les travaux de recherche de sa thèse. La même année, il a également remporté la prestigieuse bourse de recherche postdoctorale en sciences sociales de la Fondation Rockefeller, qui a lancé sa carrière internationale dans le développement agricole mondial.

Canicha Djakba

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