Le classement 2022 du magazine Forbes des femmes les plus riches du continent africain place cinq Nigérianes dans le top 5. En 6ème position se trouve une Kenyane et les 4 dernières qui composent le top 10 viennent d’Afrique du Sud. Makers Africa vous présente trois de ces figures féminines du monde des affaires, à savoir Folorunsho Alakija (Nigéria), Ngina Kenyatta (Kenya) et Wendy Appelbaum (Afrique du Sud).
Folorunsho Alakija, la femme la plus riche d’Afrique
Avec une fortune estimée à 1,6 milliard de dollars, la femme d’affaires nigériane, qui a fait fortune dans le secteur des hydrocarbures. est classée en tête des femmes les plus fortunées du continent. Née le 15 juillet 1951 à Ikorodu, dans l’État de Lagos au Nigeria, Folorunsho Alakija, elle a grandi dans une famille nombreuse, dirigée par un père polygame musulman. Sa mère, commerçante de produits textiles, l’a envoyée en pension au Pays de Galles, à l’âge de 7 ans, où elle a étudié pendant 4 ans.
Folorunsho Alakija a démarré sa carrière professionnelle au début des années 1970 en tant que secrétaire à la banque International Merchant Bank of Nigeria. Elle va ensuite mettre le cap sur l’Angleterre pour étudier la mode à l’American College de Londres et la Central School of Fashion. À son retour, elle lance la marque Supreme Stitches, qui s’adresse à une clientèle privilégiée. En 1986, elle remporte le prix du meilleur designer et styliste au Nigeria. Cinq ans après, elle lance une entreprise d’imprimerie, Digital Reality.
En mai 1993, Folorunsho Alakija décroche une licence de prospection de pétrole, le bloc OPL 216 s’étendant sur une superficie de 250 000 hectares. Contrairement aux autres opérateurs du secteur qui achètent les blocs pétroliers pour les revendre à des firmes étrangères, la femme d’affaires choisit d’exploiter son bloc en nouant un partenariat avec Star Deep Water Petroleum Limited (filiale à 100 % de Texaco) qui prend alors 40 % de Famfa Oil, la société qui gère ses avoirs pétroliers.
Au début des années 2000, les réserves du bloc 216 sont estimées à 1 milliard de barils de pétrole. Le gouvernement nigérian décide alors de prendre possession de 40 % de l’affaire (selon les lois en vigueur), puis de 10% en plus. Mais en mai 2012, une cour de justice déboute le gouvernement nigérian et ordonne la restitution des 50 % de Famfa Oil à Folorunsho Alakija dans le bloc devenu OML 1274. Parallèlement à ses activités dans les hydrocarbures, celle qui est présentée comme l’icone du business au féminin au Nigéria développe ses autres actifs notamment dans l’industrie graphique et la mode.
Ngina Kenyatta, un patrimoine de plus de 600 millions USD
Elle est la veuve de l’ancien président du Kenya, Jomo Kenyatta, et aussi la mère d’Uhuru Muigai Kenyatta, qui a dirigé le pays entre 2013 et 2022. Ngina Kenyatta supervise le développement d’un portefeuille familial comprenant la plus grande banque privée du Kenya (Commercial Bank of Africa), un groupe laitier (Brookside Dairy), un groupe de média (Media Max) et des investissements dans l’hôtellerie, l’agriculture, le bois, l’immobilier, l’assurance ou encore l’éducation. La femme d’affaires kenyane n’a jamais révélé le montant de sa fortune. Mais Forbes estime son patrimoine à plus de 600 millions de dollars américains.
Celle que ses proches appellent Mama Ngina est née à Ngenda, district de Kiambu, province du Centre, en 1933. Elle a épousé Jomo Kenyatta en tant que quatrième épouse en 1951. Elle a débuté dans les affaires en exploitant des plantations, des ranchs, puis des hôtels. Viendront ensuite les investissements dans le secteur financier, l’industrie laitière et les médias. Mais elle est surtout connue comme étant la principale propriétaire terrienne du Kenya grâce à plus de 200 000 hectares de terres achetées, pour la plupart, au moment de l’indépendance, à travers un programme de transfert foncier à bas prix.
On sait en outre, à travers des documents consultés par la BBC, que Mama Ngina et ses deux filles, Kristina et Anna, ont créé une société offshore, la Milrun International Limited. Pour cette opération, elles ont été conseillées par des experts patrimoniaux internationaux expérimentés de la banque suisse Union Bancaire Privée (UBP), qui a recruté Alcogal, un cabinet d’avocats panaméen spécialisé dans la création et l’administration de sociétés offshore. En octobre 2021, des médias ont révélé qu’elle avait légué une partie de sa fortune en 2017.
Wendy Appelbaum, la passionnée de jeux
Sa fortune est estimée par Forbes à 152 millions de dollars américains. Ce qui lui vaut non seulement le titre de femme la plus riche d’Afrique du Sud, mais aussi celui de l’une des femmes les plus riches du continent.
Wendy Appelbaum est née en 1962, fille d’un milliardaire sud-africain fondateur de Liberty Group, Donald Gordon. Elle a grandi avec deux frères, Richard et Graeme. Fille unique, elle est passionnée par les jeux et les sports comme le scrabble, le tennis et le golf. Dans une interview, Wendy a confié que sa maîtrise des jeux l’avait aidée à développer ses compétences en négociation d’affaires.
La femme la plus riche d’Afrique du Sud a étudié à l’Université de Witwatersrand où elle a obtenu un diplôme en psychologie. Après avoir travaillé pour son père chez Liberty Group, elle lance en 1994 sa première entreprise d’investissement, Wiphold, avec plusieurs autres femmes. Elle sera, par la suite, propriétaire du domaine viticole De Morgenzon à Stellenbosch et patronne de plusieurs sociétés, dont Victory Strategic Services, Sphere Holdings Limited et Wesgro (Western Cape Tourism, Trade & Investments).
Appelbaum siège également au conseil d’administration de plusieurs organisations, dont Synergos Southern Africa, le Global Advisory Board de l’Université de Harvard, le Women’s Leadership Board de l’Université de Harvard et le Forum international des femmes. Elle est également administratrice de The Tribune Trust et du World Wide Fund.