Makers Africa se penche sur les plus puissantes et les plus dynamiques places boursières en Afrique. Mais l’écosystème boursier du continent est aussi marqué par l’ambitieux projet d’interconnexion des bourses.
L’Afrique compte 26 bourses réunies au sein de l’Association des Bourses des Valeurs Africaines (ASEA), auxquelles sont cotées 2400 entreprises pour une capitalisation boursière de 1 600 milliards de dollars, soit 61% du PIB du continent. Les bourses de Johannesburg (Afrique du Sud), de Lagos (Nigéria), de Casablanca (Maroc), de Nairobi (Kenya), d’Accra (Ghana) et la Bourse Régionale des Valeurs Mobilières (BRVM) basée à Abidjan (Côte d’Ivoire) occupent le classement des six premières places boursières du continent.
Sur la base de la capitalisation boursière à fin 2021, l’Afrique met en tête en 2021 le Johannesburg Stock Exchange (JSE) avec une capitalisation de 1 005 milliards USD, représentant plus de 72% du total des valorisations. Lancé en 1887, c’est l’une des plus anciennes bourses présentes sur le continent. Grâce au développement économique du pays, la bourse de Johannesburg a connu une évolution notable au fil des années.
JSE est suivi de la bourse du Nigeria qui enregistre une capitalisation de 74,33 milliards USD à fin 2021. Sur la place de Lagos, 6 entreprises représentent à elles seules une valeur cumulée de 71% de capitalisation boursière globale. Airtel Africa est l’entreprise la plus valorisée de ce marché financier. Les autres entreprises de ce groupe sont Nestlé Nigeria, Dangote Cement, MTN Nigeria, les entreprises BUA Cement et BUA Foods. La bourse de Casablanca vient directement après celle de Lagos avec 59,3 milliards USD. Elle est suivie de celle de Nairobi avec 23 milliards USD, des bourses du Ghana et de la BRVM avec 10 milliards USD de capitalisation.
La BRVM monte en puissance
Certes, la bourse des huit pays de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA) ne fait pas encore partie des top 5 des places boursières africaines, mais elle est parvenue à progresser de manière remarquable ces dernières années. Ainsi, la BRVM a franchi, le 30 décembre 2021, le seuil des 6 000 milliards de FCFA de capitalisation du marché́ des actions.
Cette capitalisation s’est établie à 6085,4 milliards de FCFA, tandis que celle du marché́ des obligations a atteint 7247 milliards de FCFA, soit des hausses annuelles respectives de 39,33% et de 19,76%. L’indice BRVM 10 clôture l’année en hausse de 17,29 % et le BRVM Composite de 39,15 % par rapport à l’année 2020. La valeur des transactions s’est, quant à elle, établie à 722 milliards FCFA soit une hausse de 293% par rapport à l’année 2020.
A savoir que la BRVM a été créée le 18 décembre 1996, conformément à une décision du conseil des ministres de l’UEMOA prise en décembre 1993. C’est une société anonyme dotée d’une mission de service public communautaire et disposant d’un capital de 2,9 FCFA. Cette bourse est commune au Bénin, Burkina Faso, Guinée-Bissau, Côte d’Ivoire, Mali, Niger, Sénégal et Togo. Depuis 2020, une soixantaine d’entreprises y sont cotées. La BRVM est basée à Abidjan et dispose d’antennes nationales de bourse (ANB) dans chacun des pays concernés. Chaque ANB est reliée au siège par un relais satellitaire qui assure l’acheminement des ordres et des informations à tous les investisseurs de la Bourse de façon équitable.
Des bourses africaines interconnectées
Le projet d’interconnexion des marchés boursiers africains est dans sa phase de concrétisation. L’objectif affiché est de créer un marché boursier panafricain intégré. La valeur boursière consolidée des bourses africaines qui participent au projet de connexion au niveau régional s’élève actuellement à 1383,46 milliards USD.
Le projet regroupe déjà les neuf marchés financiers les plus importants d’Afrique, à l’instar de ceux de Johannesburg, du Nigeria, du Maroc, de l’UEMOA et aussi de l’Egypte. A remarquer, par ailleurs, l’engagement d’une trentaine de sociétés de bourse habilitées à traiter des transactions dans le cadre du développement de la plateforme d’interconnexion des marchés financiers africains. Et ce nombre devrait grossir avec l’arrivée de nouveaux membres.
Le projet d’interconnexion découle du constat qu’au cours de ces trois dernières années, le volume des transactions entre plusieurs marchés financiers africains s’est intensifié. L’enjeu est ainsi d’automatiser le processus de négociation et d’offrir la possibilité aux courtiers d’accéder aux informations et de voir la profondeur et la liquidité des marchés participants. Quatre places boursières (Casablanca, Lagos, Abidjan et Le Caire) participent actuellement à la phase de test.