La PDG de la fintech AZA a racheté la start-up sud-africaine Exchange4free devenant ainsi le plus important courtier non bancaire du continent, avec plus de 2,5 milliards de dollars de transactions et une présence dans 115 pays
Elisabeth Rossiello, PDG et fondatrice de AZA, s’est distinguée en 2021 dans l’acquisition de la fintech sud-africaine Exchange4Free. Un deal que salue Financial Afrik, entreprise de presse spécialisée dans l’économie et la finance sur le continent. Pour elle, AZA a réalisé la plus grosse transaction sur le continent en 2021. L’opération, qui s’est déroulée en avril dernier, permettra à la fintech implantée à Nairobi au Kenya, de doubler le volume des transactions annuelles, en le portant à plus de 2,5 milliards de dollars et d’étendre sa présence dans 115 pays à travers le monde. « Le plus grand courtier non bancaire de devises d’Afrique confirme ainsi sa stratégie d’expansion », révèle le journal qui mentionne par ailleurs que l’acquisition fait suite à un cycle combiné de financement par emprunt et fonds propres de série B, au cours duquel AZA Finance a levé 35 millions de dollars pour l’expansion de ses opérations au Moyen-Orient et en Afrique du Nord au cours des dix-huit derniers mois ; y compris une facilité de crédit de 15 millions de dollars de la Banque de développement de l’Afrique australe (DBSA) pour développer ses activités dans la région.
Selon l’artificier du deal, « L’Afrique du Sud était un marché sur lequel nous pensions qu’il valait mieux acheter que construire », a-t-elle déclaré, citant la nécessité de comprendre les réglementations monétaires du pays. AZA est donc désormais le plus grand fournisseur non-bancaire de services de change et de trésorerie en Afrique, même si le montant de la transaction reste secret.
Elizabeth Rossiello, passionnée de finance et de technologie
Elizabeth Rossiello est en effet une férue de la finance, qui développe une panoplie de solutions électroniques depuis plus de dix ans. Ancienne analyste de notation pour les institutions de microfinance en Afrique subsaharienne, consultante pour la Fondation Grameen, la Fondation Gates et le Fonds Acumen, collaboratrice des régulateurs et décideurs politiques sur la législation relative aux innovations financières, Elizabeth Rossiello décide de voler de ses propres ailes en 2013. Cette année- là, la titulaire d’une maîtrise en commerce international et en finance de l’université de Columbia crée AZA et met en place une technologie qui vise à réduire les coûts de changes de devises à travers des produits phares tels que TransferZero et BFX. AZA est dès lors en mesure de réduire considérablement le coût et d’augmenter la vitesse des paiements commerciaux vers et depuis les marchés frontières de huit pays en Afrique et en Europe à partir de Nairobi au Kenya.
Depuis huit ans, AZA Finance crée des paires entre certaines des devises les moins utilisées en Afrique. Elle est basée à Nairobi, Lagos, Dakar et Londres et dessert le marché des entreprises et particuliers qui effectuent des transactions de 10 000 à 5 millions de dollars, un segment largement négligé en Afrique.
Son activité de commerce des devises stimule les transactions intra-africaines. Celles-ci sont un moteur clé dans la région, notamment avec l’entrée en vigueur de la zone de libre-échange continentale africaine. L’entreprise de Rossiello travaille également avec 26 sociétés d’envoi de fonds qui aident les Africains travaillant ailleurs à envoyer de l’argent chez eux.
Son incroyable mission et sa croissance ont été reconnues par Fast Compangy en 2021, l’entreprise ayant été classée comme l’une des 10 entreprises les plus innovantes au monde. Elizabeth et AZA Finance plaident aussi pour la promotion de la souveraineté de la politique monétaire dans les économies africaines et la réduction de la dépendance au dollar américain à travers l’Afrique. Elizabeth s’engage à élargir l’accès aux technologies financières et aux marchés mondiaux. Elle co-préside le Conseil sur la blockchain du Forum économique mondial au service de cette vision, en plus de siéger au conseil consultatif mondial du Centre for the Fourth Industrial Revolution. Elle a récemment été nommée catalyseur de la nouvelle économie de Bloomberg en 2021. Elle a été pionnière technologique du Forum économique mondial en 2019 et a participé en tant que membre du Digital Currency Governance Consortium.
Canicha Djakba