Réfléchir comme un ordinateur, tout le monde en rêve. Mais ce qui fait la différence entre la machine et l’homme, c’est la capacité à restituer de manière fidèle et automatique des données issues de sa mémoire. L’appareil le fait bien mieux que l’homme. Cela n’est cependant pas une fatalité, car il existe de multiples moyens pour doper et booster les capacités de sa mémoire, et la rendre tout autant efficace qu’un ordinateur, du moins en des moments clé, tels que lors d’un examen, d’un entretien d’embauche, de réunions de travail, d’interviews et bien d’autres. Inspirés d’articles scientifiques, voici des conseils pratiques pour dompter sa mémoire.
Dormir assez
Le sommeil permet de conserver les informations acquises. Car les différentes phases du sommeil servent au cerveau humain pour classer et consolider les connaissances, qu’elles aient été acquises dans la journée ou bien avant. La nuit, le cerveau revit les épisodes d’apprentissage pour les consolider de manière efficace en mémoire. C’est pourquoi, pour optimiser sa mémoire, il est nécessaire de dormir assez, notamment dans la nuit. Une étude du laboratoire d’Étude des mécanismes cognitifs (EMC) de Lyon a ainsi montré que des étudiants qui révisent leurs cours le soir retiennent en moyenne 40 % d’informations en plus que les autres. Ce mécanisme est toutefois plus efficace chez les jeunes que chez les personnes âgées. En journée, il est aussi important d’observer quelques 20 à 30 minutes de sieste, afin de laisser son corps digérer le déjeuner. A ce moment de la journée, la digestion demande de l’énergie et fatigue, raison pour laquelle il faut éviter de le stresser davantage en voulant réviser ou se mettre à un travail exigeant une pleine concentration et un appel mémoire.
Faire des exercices physiques
Il existe une corrélation entre activité physique et mémorisation. Plusieurs études épidémiologiques le démontrent. Cela s’explique par le fait que ces exercices produisent des hormones telles que la noradrénaline. Cette hormone est, selon les scientifiques, responsable de l’attention. Le sport permet de consolider les souvenirs. Faire du sport aide à oxygéner le cerveau et améliore ainsi ses fonctions cognitives. Par ailleurs, le fait de faire des pauses dans ses révisions est capital, car cela donne la possibilité à la mémoire de classer les informations et de bien les enregistrer. Mais pour en profiter, il est recommandé d’effectuer les exercices tels que la course, la natation, du vélo… Pour plus d’efficacité, il faut toutefois attendre quelques heures après l’apprentissage pour s’y adonner.
Eviter le stress
Le stress baisse l’attention et trouble le fonctionnement du cerveau. Ce qui induit une perturbation du processus d’apprentissage. En effet, le stress produit la sécrétion du cortisol, une hormone néfaste à l’enregistrement des souvenirs dans la mémoire à long terme. Bien plus, si l’information a été reçue à un moment d’émotion négative, le cerveau serait moins apte à la restituer.
Créer des parcours, des histoires et des dessins…
La technique consiste à attribuer à toute information, une histoire, un parcours ou un dessin qui favorise sa rétention par le cerveau. Le dessin par exemple, renseignent les chercheurs, mobilise à la fois la mémoire spatiale, la mémoire visuelle, verbale et motrice. Ce qui facilite la rétention des dessins plutôt que celle des mots écrits. Car ces mémoires activent plus de zones de stockage d’information dans le cerveau. Une technique qui serait davantage plus fonctionnelle pour les personnes âgées que pour les plus jeunes.
La création des parcours et des histoires est, quant à elle, l’une des techniques favorites des champions de la mémoire, comme Sébastien Martinez, le champion de France 2015. Encore appelée technique du palais de mémoire, elle consiste à attribuer à toute information, un lieu de stockage connu. Ce peut être une table de la chambre, une rampe d’escaliers….. Cette technique permet de retrouver les souvenirs en retraçant un parcours dans la maison. On peut aussi lier les informations à retenir à des concepts amusants ou des personnages connus puis créer une histoire avec. Associer des concepts à des endroits permet de mieux les retrouver dans sa mémoire. Organiser l’information, la création de plans, de tableaux, de frises ou de schémas permet le classement ou la catégorisation des informations clés. Organiser l’information à retenir permet d’orienter son attention sur l’information pertinente qui doit être retenue.
Développer l’attention
Une leçon comprise en salle de cours est assimilée à 50 % par le cerveau. C’est dire l’intérêt de la concentration dans les études, et même dans toute autre réflexion sérieuse. La concentration permet de capter le maximum d’informations reçues, et de mieux les comprendre. Ce qui favorise l’assimilation et une bonne restitution. D’où la nécessité de se mettre à l’écart de distractions telles que télévisions, jeux vidéo et autres, qui pourraient disperser votre mémoire et gâcher des efforts de réflexion.
Eviter la routine
La différence fondamentale entre un robot et l’être humain, est que l’être humain peut réfléchir, et décider de ce qu’il fait ou non. Pourtant, il existe bien des hommes robots, c’est- à dire des hommes qui, à force de répéter les mêmes actions aux mêmes périodes, se transforment en automates. Ce qui, malheureusement, réduit les capacités cognitives. Le cerveau se nourrit en effet des nouvelles expériences pour produire des connexions entre les neurones. Pour ce faire, il est important de changer régulièrement son train de vie quotidien. Cela passe par un changement constant d’emploi de temps, l’expérimentation de nouveaux modes de transports, de nouveaux hobbies, la rencontre de nouvelles personnes. Il faut également éviter de rester sans réfléchir, même devant la télévision, il faut privilégier des programmes instructifs ou appelant à la réflexion.
Entraîner la mémoire
Il est important d’entraîner de manière continuelle sa mémoire. Un exercice simple tel que retenir un numéro de téléphone ou une liste d’objets peut considérablement booster la mémoire. Ou encore, refaire le fil de la journée, les activités menées, les personnes rencontrées, les discours tenus, les tenues portées … Il est aussi important d’utiliser la métacognition pour faire le point sur ce que l’on sait et ce que l’on ignore sur un sujet, ce qui favorise l’assimilation des informations encore non mémorisées.
Structurer la mémoire
La mémoire a besoin d’être organisée, structurée, classée. Aussi pour retenir des informations, il est important de leur donner un ordre d’importance. Les astuces à suivre consistent d’abord à créer une représentation mentale, de préférence en y mêlant de l’émotion voire à visualiser ce qu’on apprend. Ce qui renforce la trace dans la mémoire. Ensuite, il faut associer ces informations avec des connaissances déjà en mémoire, c’est-à-dire, mettre en parallèle les connaissances générales en tête avec les connaissances personnelles. Une autre astuce consiste à associer avec des représentations déjà en mémoire, de l’information que l’on souhaite capter.
Sélectionner ses plats
L’alimentation stimule la mémoire. Certes, ce ne sont pas tous les mets qui favorisent une bonne rétention. Il faut compter dans la pyramide alimentaire, les fruits et légumes qui contiennent des vitamines et des antioxydants, mais aussi du poisson, du chocolat et tous les aliments contenant des Oméga 3. Ces aliments renforcent les parois des neurones. A contrario, les aliments trop gras, et l’excès de caféine ou d’alcool sont à proscrire, car ces derniers perturbent la digestion et le sommeil.
La répétition, mère de la science
Mémoriser par cœur nécessite bien plus que la simple lecture. La répétition est la mère de la science, cela se dit et se vérifie, ce d’autant plus lorsqu’on en vient à la mémorisation. Répéter à voix haute ou dans son cœur stimule la mémorisation. Le faire plus souvent, à des intervalles de temps espacés de dizaines de minutes.
Canicha Djakba