L’Afrique constitue le champ d’intervention de plusieurs agences ou structures étrangères qui y investissent. Très souvent, celles-ci accompagnent les Etats africains dans leurs programmes nationaux de développement. Makers.africa vous propose de découvrir en deux parties organismes présent sur le continent. Première partie.
L’Agence Française de Développement
Elle est la plus ancienne des institutions européennes de développement en Afrique, notamment dans la zone francophone. Son histoire remonte en 1941, où en pleine deuxième guerre mondiale, le général de Gaulle a créé la Caisse centrale de la France libre (CCFL), considérée comme une banque de développement des territoires ralliés.
Au fil du temps, ce rôle a mué. La CCFL est devenue en 1998 l’Agence Française de Développement (AFD) qui a eu de nouvelles missions, à savoir le financement des projets et l’aide au développement. Aujourd’hui, elle est présente dans 44 pays sur les 54 que compte l’Afrique.
Cet établissement public français intervient dans plusieurs secteurs comme la politique, l’énergie, la santé, l’éducation, le climat, la biodiversité, l’eau, la citoyenneté etc. Elle a déjà accompagné plus de 4000 projets dans 115 pays sous forme de prêts, de subventions ou de garanties.
Le Millennium Challenge Corporation
C’est la version américaine de structure d’investissement en Afrique. Créé en 2004 par le congrès et le gouvernement américain, le Millennium Challenge Corporation (MCC) est une agence de développement des Etats-Unis dans les pays pauvres. Il leur fournit des subventions et une assistance financière tout en mettant l’accent sur les bonnes pratiques de gestion et les réformes économiques au niveau des Etats.
La rigueur qui caractérise l’organisme fait que tous les pays ne bénéficient pas de son programme. Pour être éligible à MCC, il faut être soumis à un processus méticuleux et correspondre à ses critères. Tout bénéficiaire d’aide financière de sa part est soumis : à une évaluation du revenu annuel par personne selon les niveaux de revenus des pays de la Banque mondiale; à une évaluation en fonction de 22 indicateurs de politiques indépendants et transparents afin d’examiner l’engagement du pays à l’égard de politiques favorisant la liberté politique et économique, les investissements dans l’éducation et la santé, l’éradication de la corruption et le respect des libertés civiles et de la primauté du droit à la présentation d’une proposition compacte où l’on décrit les priorités du pays par rapport à l’aide financière offerte dans le cadre de la MCC.
Toutefois, la structure se réserve le droit de suspendre son assistance si un pays se retrouve dans des schémas d’actions incompatibles avec les critères d’éligibilité. MCC intervient dans les secteurs de l’agriculture, de l’éducation, l’énergie, la santé, les droits fonciers et de propriété, les infrastructures de transport, l’eau et l’assainissement.
L’Agence chinoise de coopération internationale pour le développement
La Chine, qui est l’une des puissances économiques mondiales, a créé cette agence pour renforcer son partenariat avec les pays, notamment ceux d’Afrique. C’est le nouveau moteur de la coopération sino-africaine.
L’Agence chinoise de coopération internationale pour le développement (CIDCA) a pour objectif d’élaborer des directives, plans et politiques stratégiques pour l’aide extérieure. Par ailleurs, elle est chargée de coordonner et d’offrir des conseils sur des problèmes principaux d’aide internationale, de faire progresser les réformes de la Chine en matière d’aide étrangère, d’identifier des programmes majeurs et de surveiller et évaluer leur mise en œuvre.
Ouvrant une nouvelle ère de la relation bilatérale entre la Chine et l’Afrique, cette agence intervient dans plusieurs domaines tels que l’énergie, l’aviation, l’agro-alimentaire, le commerce, l’industrialisation, la sécurité alimentaire, la lutte contre le changement climatique, la paix, la sécurité, les ressources humaines, l’économie numérique. Ainsi, à travers elle, la Chine a aidé l’Afrique, entre autres, à construire plus de 6 000 km de chemins de fer, 6 000 km de routes, près de 20 ports et plus de 80 grandes installations de production d’électricité. Elle a également soutenu l’Afrique dans la lutte contre la pandémie du coronavirus. La Chine a jusqu’ici envoyé des experts médicaux et équipes médicales dans plusieurs pays africains pour partager les expériences. Des partenariats ont été noués avec 46 hôpitaux africains de 42 pays et du matériel médical de première nécessité a été distribué à presque tous les pays africains.
L’Agence japonaise de coopération internationale
C’est l’une des agences qui apportent des aides au développement en Afrique. Elle intervient sur le continent en œuvrant pour la transformation économique et structurelle et encourage l’industrialisation. L’instauration d’un système de santé résilient pour de meilleurs soins aux populations africaines est l’une de ses priorités. La stabilité socio-politique figure aussi dans son domaine d’intervention.
L’Agence japonaise de coopération internationale (JICA) est soutenue, dans ses actions, par la Banque du Japon pour la Coopération internationale (JBIC). Elle accorde des prêts, des subventions et des dons aux pays africains. Par exemple, dans le cadre de la reconstitution du Fonds africain de développement, la JICA a octroyé à l’institution un prêt de 73,6 milliards de yens japonais, soit 668,1 millions de dollars américains.
L’agence de coopération internationale allemande pour le développement
Communément appelée Giz, l’agence allemande de développement a été fondée en 2011 en remplacement de trois autres, à savoir la Deutscher Entwicklungsdienst (DED), la Deutsche Gesellschaft für Technische Zusammenarbeit (GTZ), et l’Internationale Weiterbildung und Entwicklung (InWEnt).
Elle est financée par le ministère fédéral de la Coopération économique et de l’aide au développement de l’Allemagne. Elle intervient dans plusieurs domaines, tels que le développement rural et agricole, l’eau, l’énergie, le transport, la démocratie, la sécurité, le climat, l’environnement, la gestion des ressources naturelles etc.
La Giz est présente dans plus de 120 pays au monde et très remarquable en Afrique. Sur le continent, l’agence fédérale allemande soutient des projets nationaux et régionaux dans 33 pays : Algérie, Éthiopie, Bénin, Botswana, Burkina Faso, Burundi, RDC, Côte d’Ivoire, Gambie, Ghana, Guinée, Cameroun, Kenya, Malawi, Mali, Maroc, Mauritanie, Mozambique, Namibie, Niger, Nigeria, Rwanda, Zambie, Sénégal, Sierra Leone, Soudan, Afrique du Sud , Soudan du Sud, Tanzanie, Togo, Tchad, Tunisie et Ouganda.
C’est un partenaire important de l’Union Africaine, qui aide à mettre en œuvre ses stratégies et programmes pour la paix, la sécurité, l’éducation et l’intégration régionale et économique.
Materne Aguessy